Que disent les encyclopédies à propos du labyrinthe ?
Pour nourrir la réflexion et l’intérêt, j’ai regroupé ici quelques articles sur le labyrinthe provenant de dictionnaires et encyclopédies sur les symboles.
Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à m’en faire part !
Dictionnaire de la Franc-Maçonnerie, Daniel Ligou, édition PUF , P675
« Le labyrinthe est généralement considéré dans l’ésotérisme traditionnel comme un signe de l’infini. A ce titre, on le trouve dans la cathédrale de Chartres, tout aussi bien que dans la villa Lucrèce de Pompéi, dans des vases grecs et étrusques, voire même en Scandinavie. […] D’après J.Tourniac, la notion de labyrinthe est liée à celle du centre. […] D’après L. Benoist, son cheminement était un substitut du pèlerinage et son symbolisme celui du retour au centre et au Principe. »
Encyclopédie des symboles, La Pochothèque, P 348-350
« Le labyrinthe est formé d’un ensemble de chemins entrelacés ; les premiers labyrinthes, construits autour d’un croix étaient de forme spiraloïde ou dessinaient de multiples méandres. La présence de tels labyrinthes, dans presque toutes les régions du monde, laisse penser que leur fonction était originellement cultuelle. Ils symbolisaient, dans un espace restreint, le long et difficile chemin de l’initiation. [mythe de Thésée et le Minotaure, Ariane est l’âme, … ]. D’une façon générale et la psychologie analytique le confirme, le labyrinthe représente le voyage psychique et spirituel que l’Homme doit accomplir à l’intérieur de lui-même, à travers les épreuves et tous les motifs d’égarement, afin de trouver son propre centre, ou en d’autres termes, l’image de son Soi. Alors, le cœur du labyrinthe est souvent vide – de sorte que le centre est à la fois la plénitude et le vide. Ici la mort et la vie se correspondent aussi et trouver la mort de son ego dans le labyrinthe revient à accéder à la vie véritable. Processus de mort et de renaissance comme on le trouve avec les dieux « à passion » ou dans le déroulement du Grand Œuvre alchimique. […] Le labyrinthe de Chartres a un diamètre de 12 m et le chemin qui le compose est d’environ 200 m. Celui qui parvenait à son cœur accédait symboliquement au centre spirituel du monde, d’autant que c’était au tombeau vide du Christ qu’on allait ainsi en pèlerinage. L’image de labyrinthe a aussi servi pour désigner la quête de l’alchimiste qui ne peut réussir sans s’être lui-même centré ou sans bénéficier du « fil d’Ariane » que représentent l’enseignement et l’assistance des maîtres qui l’ont précédé. Le labyrinthe est alors l’équivalent de l’Ourobouros mais un Ourobouros en quelque sorte éclaté dont il faut réunir les morceaux afin de reformer l’unité primordiale. […] »
Le livre des symboles, Taschen, P714-715
[Le labyrinthe de Chartres, la croix, rosace à 6 pétales emblème de la Vierge Marie, principe féminin]. Le labyrinthe est un symbole ancien dont la forme tortueuse a toujours stimulé l’imaginaire, quel que fût son support : coquillages marins, viscères animaux, toiles d’araignée, écailles de reptiles, courants tourbillonnaires, structure interne des grottes souterraines, bras enroulés des lointaines galaxies…
Les spirales et méandres retrouvés parmi les peintures rupestres des peuples préhistoriques, précédèrent les labyrinthes proprement dits : ils accompagnaient souvent des représentations de déesses. […] Ces spirales labyrinthiques figurent le passage symbolique du règne visible aux plans divin et invisible : elles décrivent le périple nécessaire aux âmes des morts pour regagner, sur la voie de leur renaissance, la matrice originelle.
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La nature du labyrinthe est par essence duale et paradoxale, son tracé à la fois linéaire et circulaire, simple et complexe, historique et temporel. Lorsqu’il doit s’adapter à un espace compact, le même chemin, ardu et long, ne cesse de revenir sur lui-même en se dédoublant mais il mène aussi, par ces voies détournées, à un centre aussi mystérieux qu’invisible. De l’intérieur la vue y est particulièrement restreinte et déroutante. En revanche, observé d’en haut, il révèle une inspiration artistique et un ordonnancement extraordinaires. Ainsi le labyrinthe associe-t-il simultanément la confusion et la clarté, le foisonnement et l’unité, l’emprisonnement et la libération, le chaos et l’ordre. Dualité paradoxale qui reflète la démarche psychothérapeutique : chercher sa voie à tâtons, à travers la souffrance, l’obscurité, la confusion afin d’atteindre à une meilleure compréhension de soi et du monde, à une plus ample perspective. Une fois le centre ou l’objectif atteint, la voie du retour, après un tel voyage au cœur du labyrinthe, est toujours neuve.
[…] J’avais fait un petit article précédemment sur ce que les encyclopédies nous disent des labyrinthes. […]