Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean
L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.
Jean baptise. Il a une action spirituelle en dehors de l’autorité religieuse d’alors. Ce qui par nature remet en cause cette autorité. Celle-ci s’en inquiète et envoie des émissaires pour en savoir plus, non pour comprendre et s’enrichir mais pour étouffer et confondre.
Jean explique son rôle : il aplani le chemin du Seigneur. Explication qui peut être rapprochée de la parabole du Semeur : Jean est celui qui prépare la Terre (l’Homme) pour qu’elle puisse être féconde à la Semence (la Parole). Il prépare les cœurs. Cette préparation consiste à se mettre en situation d’accueil, d’ouverture à la Parole, l’Enseignement.
Les Hommes (les pharisiens du texte) veulent entendre des réponses qui correspondent à leur façon de voir, à leur organisation, leur référence, leur dogme, leur doctrine, leurs institutions. Mais Dieu, de part sa nature ne peut se manifester dans le cadre restreint des institutions humaines. Les Hommes veulent des réponses qui les justifient, les légitiment, des réponses qui ne les remettent pas en cause, des réponses conservatrices. La Parole, par nature, transforme, remet en cause, révolutionne.
Les Pharisiens attendent un messie, leur messie. Mais enfermés dans leur désir et leur doctrine ils sont incapables de discerner que le Messie est au milieu d’eux. Ce qui serait peut être notre cas si Jésus revenait. Ceci est à rapprocher des Paroles de Jésus invitant à avoir un cœur d’enfant : le cœur neuf, accueillant, spontané, sincère de celui qui apprend. C’est aussi à rapprocher du discours de la méthode de Descartes : Pour voir la Vérité, il faut tout oublier et voir ce qui reste : cogito ergo sum. Pour voir Dieu, il faut oublier les systèmes humains dans lesquels on voudrait l enfermer. De ce point de vue, aucune église ne peut prétendre détenir la seule et unique représentation de Dieu. Aucune ne peut se dire sainte. Dans le cas contraire, elle serait immédiatement dans l’erreur de ces pharisiens, envoyés par les juifs devant Jean pour le confondre.
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