Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean
L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources.
2 des disciples de Jean le Baptiste le quittant pour suivre Jésus, sous la bénédiction de leur Maître (au sens de l’enseignement et non de la soumission). S’en suit une suite de questions-réponses plutôt énigmatique : « Venez et vous verrez ». Jésus incite ainsi à 2 choses :
– lui faire confiance
– voir par soi-même
Ce n est donc pas une confiance sans preuve, crédule et servile à laquelle Jésus nous appelle. Mais c’est une confiance nécessaire à l’expérience, il nous invite à pénétrer par nous même sur le chemin avec lui comme Maître et guide, comme initiateur. Le premier pas, c’est à nous de le faire, nous sommes maître de notre destin. Il nous aime, il nous veut donc libre et responsable. Nous ne sommes pas obligés, nous avons le choix. L’enseignement commence toujours par la volonté et la disposition de l’étudiant.
Jésus n’est pas un charlatan, il ne séduit pas par le langage, il parle sobrement et invite à constater par nous-même. Il nous invite à quitter la crédulité passive. On pourrait traduite « Venez et vous verrez » par « faites moi confiance et je vous enseignerai ».
L’indication de la 10eme heure m est encore obscure. Peut être un nombre symbolique ?
On ne connais que l’un des 2 disciples de Jean-le-Baptiste : André, qui va lui même aller chercher Simon (-Pierre) (Céphas). Puis Jésus trouva Philippe qui lui même trouva Nathanaël. Le 1er groupe serait alors composé de 5 disciples. Cet épisode est différemment conté que dans les évangiles synoptiques (Mt, Lc, Mc). Pourquoi ? Peut être pour signifier avec plus de force la transmission de Jean-Le-Baptiste vers Jésus…(?) De plus, dans cet évangile, les disciples ont un rôle actif : Jésus finalement ne convainc directement « que » Philippe. L’argument est toujours le même : « Viens et Vois ». Il a un grand respect et une grande confiance en la capacité des Hommes à comprendre par eux-même sans soumission. Le dialogue avec Nathanaël montre que Jésus convainc les sceptiques par l’exemple, le fait, la preuve, l’œuvre. Il ne s’impose pas par la violence et ne soumet pas. Ce dialogue montre aussi les qualités particulières des disciples : « Voici un véritable israélite sans artifice ». Autrement dit : « voici quelqu’un qui est sincère dans sa vie spirituelle et qui ne gâche pas sa connaissance avec des faux semblants, par des distinctions humaines, par des atours et des subterfuges de ce monde. Voici quelqu’un qui possède l’éthique de sa connaissance.
Vient ensuite une promesse bien mystérieuse de Jésus. Cette image impressionne les crédules et interroge les cherchants (ceux qui ont des oreilles…) : « vous verrez le ciel ouvert et les anges de dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme ». C’est évidemment une image symbolique. Aujourd’hui, je la comprend comme « vous verrez l’inspiration divine de l’Esprit Sain(t) en action dans mon œuvre » ou « vous comprendrez ce qui se passe quand j’œuvrerai », « vous verrez ce qui se passe derrière le voile des ‘apparences » …
L’appellation « Fils de l’homme » me semble d’une haute importance. Non pas que Jésus fasse de la fausse modestie ou de l’humilité hypocrite. Je crois que c’est là le véritable sens de son œuvre : montrer ce que l’Homme peut engendrer. Il est l’Homme accompli. L’étoile vers laquelle se diriger pour s’accomplir en tant qu’humain.