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Jean 5, 1-17 Quand Jésus a l’initiative du Miracle, contre les règles et la superstition

Spéculation spirituelle et personnelle sur l’évangile de Jean

Le texte biblique

L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources. Il est considéré comme symbolique. Je présente mon travail spéculatif sur cet évangile particulier.

Ce passage est le récit d’un miracle à l’initiative de Jésus. Ce n’est pas un Miracle qu’on lui demande (ou commande) comme dans le passage précédent. La scène se passe près d’une porte de Jérusalem, vers un bassin soit disant miraculeux. Il y a peut être une symbolique liée à la porte des brebis, au nombre 5 des portiques ou au nom du bassin, mais je ne la connais pas. Ce qui me semble faire sens ici, c’est la remise en cause des superstitions et des règles religieuses insensées.

Dans cette piscine miraculeuse, ceux qui le peuvent se jettent dedans quand l’eau ondule et le premier est censé être guéri. Image d’un système de santé organisé sous le principe de la concurrence pourrait on dire avec nos yeux d’occidentaux du 21eme siècle. Au delà du ridicule de la superstition, il y a le ravage de la compétition. Tous ont besoin de guérir, au lieu de s’allier, ils s’affrontent pour une solution à l’efficacité douteuse. Image de la bêtise des croyances dénuées de toute attache avec le système spirituel. C’est peut être ici que l’on pourrait trouver un critère discriminant entre croyance et superstition : l’inscription ou non dans un système spirituel.

Ce n’est pas sur la thématique de l’entraide que Jésus intervient, pourtant l’Amour de prochain, le soin mutuel est bien une source pour établir un système solidaire. Jésus intervient auprès de ces désespérés qui ne se raccrochent plus qu’à cette histoire de fontaine miraculeuse, par un seul individu, le plus faible, le perdant, tellement perdant qu’il n’est jamais partant sur la ligne de course. Peut-être espère-t-Il que cette personne une fois « libérée », va à son tour continuer l’œuvre libératrice à son échelle, dans son milieu, vers ses semblables.

Plus qu’à la maladie, je crois que Jésus guérit aussi de la superstition et de la soumission. D’abord, Il lui demande « Veux tu être guéri ? ». C’est peut être idiot mais c’est important ici. Ainsi l’Action Divine ne s’opère que par notre consentement et accord. Dieu, par Jésus, n’agit pas de façon unilatéral. C’est une coopération. A Dieu le Pouvoir, à nous la Volonté. C’est pourquoi Il ne règle pas le problème de tous d’un coup, Il fait confiance à l’action humaine éclairée par la grâce de Dieu. La guérison, le miracle, est aussi simple que de croire que la Parole : »lève toi prend ton lit et marche » soit efficace. Superstition ?  

Mais Jésus, s’il fait des miracles pour soulager les maux de l’existence, fait aussi des miracles pour enseigner, dénoncer, affronter. Quand Il a l’initiative du Miracle, c’est pour autre chose que l’objet du Miracle. Ici, c’est l’occasion pour Jésus de s’attaquer à la règle du Sabbat et à travers cette règle, toutes les règles religieuses. Il s’attaque ainsi à une croyance quasi superstitieuse où il suffit d’obéir à des règles définies pour atteindre sagesse, sainteté et partager l’essence divine. En s’attaquant à cette croyance, déviation due à l’emprise matérialiste sur la religion, Il réhabilite le fait qu’une croyance doit reposer sur un socle spirituel et non matériel sinon elle devient une superstition. Dieu agit tous les jours, l’action de Dieu ne s’enferment pas dans des règles humaines ou matérielles. Ce dont elle a besoin, c’est uniquement de notre Volonté et notre consentement. A trop s’enfermer dans les règles, on s’éloigne de Dieu, et l’essentiel devient invisible à nos yeux, voilà ce que dit Jésus.

Dans un système spirituel, le chemin initiatique c’est l’action, pas l’obéissance aux règles.

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