Je viens de finir cet ouvrage, très intéressant.
Dans le chapitre 1, l’auteure décortique le symbole, tissage, spirale, nombres, … Et elle le met en relation avec des symboles de la Franc-Maçonnerie comme le Pavé Mosaïque, et des symboles du Compagnonnage comme les Nombres et l’architecture. Avec des bons dictionnaires des symboles, on comprend quelque chose sans être franc-maçon ou compagnon du devoir soi-même. Dans ce chapitre, pour elle, le labyrinthe de Chartres permet de découvrir la symbolique du nombre 6. Je n’en suis pas convaincu. Pour moi, le labyrinthe de Chartres est bâti autour du 3 et du 4 : 3 opérations ou tour complet et 4 régions ou quadrants. Elle parle de « jeu des nombres » et des « jeux spirituels » dont le labyrinthe était incontestablement le support au moyen-âge et fait ainsi un lien littéraire intéressant avec l’ouvrage de Hermann Hesse « Le Jeu des Perles de Verre ». Du jeu, elle va vers la danse et par effet miroir, aux déplacements dans une loge maçonnique.
Dans le chapitre 2, l’auteure s’attarde sur le labyrinthe, symbole du Grand Œuvre en alchimie. Le mouvement aller serait un suite d’opérations de préparation de la matière, au Centre aurait lieu les transmutation et le mouvement retour est consacré à l’unification. Sa vision recoupe ce que j’ai pu trouver moi-même et que j’ai retranscris sous forme de méditations initiatiques :
- Méditation Corps-Esprit-Âme
- Méditation Soufre-Mercure-Sel
- Méditation Feu-Air-Eau-Terre
- Méditation V.I.T.R.I.O.L.
L’intérêt de ce chapitre ne s’arrête pas là. Elle reprend les apports de Fulcanelli à propos du labyrinthe. Selon lui, le labyrinthe renferme 3 voies : 1 impasse pour les pressés, les présomptueux ; 1 voie « rapide » qui mène directement au Centre, réservée à ceux qui en ont la maîtrise ; et 1 voie labyrinthique, faite de circonvolutions, rupture de rythme et de progression, parcours initiatique qui mène au Centre. Cette voie rapide, je l’avais aussi trouvée ou aperçue en comprenant l’importance du point de jonction entre les 2 serpentins constitutifs de la forme. Ce point de jonction est la porte verrouillée et gardée de cette voie directe. Selon moi, la Voie des Labyrinthes, c’est à dire les pratiquer et les maîtriser un à un, dans un ordre initiatique : le labyrinthe à 3 circonvolutions, puis celui à 5, puis celui à 7 et enfin celui à 11, cette Voie des Labyrinthes donc nous initie petit à petit et nous rend capable, de labyrinthe en labyrinthe, de parcourir, par parties, cette voie directe réservée aux Sages.
- Mon article sur le labyrinthe à 3 circonvolutions
- Mes articles sur le labyrinthe à 5 circonvolutions #1 et #2
Dans le chapitre 3, l’auteure rappelle que le labyrinthe dans les cathédrales au Moyen-Âge étaient aussi utilisés comme succédané du pèlerinage à Jérusalem. Il représente toutes les épreuves transformatrices d’un pèlerinage et à l’arrivée, que trouve t on ? Un tombeau vide… Celui qu’on cherche ne s’y trouve pas, il s’y trouve une autre personne : soi. Le labyrinthe est alors un instrument de résurrection, de mort et de renaissance. L’auteure explore ici cette relation entre la vie, la mort et la renaissance à travers le labyrinthe et les mythes d’Égypte ancienne. L’auteur fait aussi référence dans ce chapitre à un autre ouvrage d’Hermann Hesse : « Voyage en Orient ». J’aime particulièrement Hermann Hesse. Une amie autrichienne m’avait offert un recueil de ses pensées quand j’avais 17 ans, une révélation… Bon, j’étais aussi très amoureux de cette fille, ce qui a certainement facilité la rencontre avec Hermann Hesse ! Plus tard une autre amie autrichienne m’a offert « Siddhartha » du même auteur et mon intérêt n’a fait que grandir. Bien plus tard, je suis parti en voyage nomade avec ma famille pendant un an. Sentant la valeur initiatique de ce voyage, j’ai emmené avec moi Hermann Hesse : Le Loup des Steppes, Demian, Le Voyage en Orient, le Jeu des Perles de Verre, …. Bref, ce rapprochement du labyrinthe et de la force symbolique inscrite dans l’œuvre d’Hermann Hesse me conforte dans ma lecture et ma compréhension littéraire. Hermann Hesse ne parle jamais du labyrinthe mais la structure de ces œuvres suit une logique de labyrinthe.
Extrait choisi dans « Le Jeu des Perles de Verre », vous ne trouvez pas qu’il parle du labyrinthe ?
Mais on s’égare, revenons à l’ouvrage de Marie Hover.
Dans sa conclusion, l’auteure revient aux éléments introductifs sur l’étymologie du mot labyrinthe, une étude est annexée sur ce sujet. Elle en appelle à l’audace, nécessaire en pensée symbolique pour effectuer des rapprochements qui pourraient sembler hasardeux mais qui se révèlent fructueux à l’exercice. Et même nécessaires pour retrouver la Parole Perdue des labyrinthes. Elle en déduit que le labyrinthe est un temple qui rassemble la Terre et le Ciel et fait de l’Être qui le parcourt sa vie durant, un Temple lui-même. S’étant mis au service de l’Oeuvre, le parcourant devient l’Oeuvre.