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Les effets de la marche méditative dans le labyrinthe évalués à l’aide d’un questionnaire

labyrinthe de chartres

Traduction de l’étude en anglais : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6313772/

Effects of Reflective Labyrinth Walking Assessed Using a Questionnaire

Daniele S. Lizier,Reginaldo Silva-Filho,Juliane Umada,Romualdo Melo, and Afonso Carlos Neves

Résumé

Contexte : La méditation telle qu’elle est connue actuellement est une pratique ancienne, qui remonte aux traditions asiatiques. Avec une technique appropriée, un état de relaxation physique et d’équilibre respiratoire peut être atteint naturellement et spontanément. Cet article considère la marche méditative en labyrinthe comme une expression unique du travail du Dr Lauren Artress, qui a étudié et appliqué sur le sol l’image du labyrinthe de la cathédrale de Chartres en France.

Méthodes : Cette étude a utilisé une approche qualitative. Il s’agit d’une étude transversale non randomisée, menée dans un institut de psychothérapies auprès d’un échantillon de 30 participants. Résultats : 99% du groupe ont déclaré ressentir une détresse émotionnelle causée par le sentiment d’une marche plus longue à l’aller, 21% ont déclaré ressentir la même chose pendant la marche sur le chemin, et 41% au début. Les autres participants se sont sentis perdus dans le temps et l’espace.

Conclusions : Cette étude a montré que la pratique de la marche en labyrinthe est une expérience physique, émotionnelle et sensorielle. Sur le plan clinique, la corrélation de cette expérience avec la planification des soins semble particulièrement pertinente.

  1. Introduction
    1.1. La méditation

Le mot portugais brésilien pour « méditation » est « meditação ». En portugais, il peut avoir plusieurs significations. Le dictionnaire monolingue portugais brésilien Aurélio définit  » meditação  » comme un nom féminin dérivé du verbe  » meditar  » (méditer), considérer, penser, projeter, avoir l’intention, réfléchir [1].

La méditation telle qu’elle est connue actuellement est une pratique ancienne, qui remonte aux traditions asiatiques. Elle est particulièrement liée aux philosophies du yoga et du bouddhisme. Avec une technique appropriée, un état de relaxation physique et d’équilibre respiratoire peut être atteint naturellement et spontanément [2]. Cependant, le terme est également utilisé pour désigner les pratiques encouragées par certaines religions, notamment le christianisme, le judaïsme, l’islam, le taoïsme et le chamanisme, qui consistent à déplacer la conscience du monde extérieur vers le monde intérieur [3]. La pleine conscience est une autre forme récente de méditation [4].

Le National Institute of Health (NIH), une agence américaine qui réglemente la recherche médicale, a officiellement reconnu la méditation comme une pratique thérapeutique qui peut être associée à la médecine conventionnelle [5].

Le ministère brésilien de la santé a inclus la méditation dans sa politique nationale sur les pratiques intégratives et complémentaires (PNPIC), promulguée le 3 mai 2006, conformément à l’ordonnance 971/GM/MS publiée dans l’édition 84 du Journal officiel du gouvernement le 4 mai 2006, section 1, page 20. Cette politique encourage les centres de santé et les hôpitaux publics brésiliens à proposer la méditation comme alternative thérapeutique. Ces actions gouvernementales sont les signes d’une tendance à considérer la méditation non seulement comme un moyen de bien-être mental et spirituel, mais aussi comme un moyen de bien-être physique [6]. Des études comportementales et neurophysiologiques montrent que la méditation améliore non seulement l’attention, mais aussi les réponses physiques et psychologiques [7,8].

En termes de recherche scientifique, les archives montrent que les potentialités de la méditation ont été discutées dès 1936, mais ce n’est que dans les années 60 que la méditation est devenue l’objet de recherches strictes [9].

À l’heure actuelle, des études suggèrent que la méditation peut modifier physiquement le cerveau et le corps, contribuant ainsi à l’amélioration d’une foule de conditions physiques et psychiques. Dans une étude menée en 2012, les chercheurs ont comparé les images cérébrales de 50 adultes pratiquant la méditation et de 50 non-pratiquants, chacun. Les résultats suggèrent que les pratiquants de méditation de longue durée présentaient davantage de plis (gyri) de la couche externe du cerveau. Ce processus connu sous le nom de gyrification est censé augmenter la capacité du cerveau à traiter l’information [10]. Une analyse documentaire de 2013 portant sur trois études suggère que la méditation peut retarder, arrêter ou même inverser les changements normaux liés à l’âge dans le cerveau [11].

Les études suggèrent que les recherches menées au cours des dernières décennies soutiennent largement l’affirmation selon laquelle la méditation consciente (mindfulness), si elle est pratiquée régulièrement, peut réduire le stress, promouvoir la santé et avoir des effets bénéfiques sur la santé physique et mentale et les performances cognitives. Peu d’institutions brésiliennes sont actuellement à la pointe de la recherche, de la formation et du traitement de la pleine conscience.

Des études récentes de neuro-imagerie ont commencé à établir une corrélation entre les zones du cerveau et les réseaux liés aux effets positifs susmentionnés [12].

Une étude, a montré que l’entraînement à la méditation améliore l’efficacité du cerveau pour l’attention et le contrôle des impulsions. Cette étude [13,14] a comparé un groupe de 20 méditants réguliers avec un groupe de 19 non-méditants au cours d’une tâche de Stroop mot-couleur (SWCT) adaptée à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. La tâche de Stroop est largement utilisée en neuropsychologie. Cette tâche permet de détecter des troubles neurologiques et cérébraux et peut être utilisée pour évaluer l’attention et surveiller les dysfonctionnements cognitifs. Elle évalue l’attention sélective, la capacité à se concentrer sur une activité et à inhiber la propension à répondre impulsivement, ainsi que la vitesse de traitement de l’information [14]. La tâche fait intervenir les circuits de l’attention, de la mémoire de travail, de la sélection et de l’inhibition des réponses, de la planification et de la réponse motrice, entre autres [15]. Les pratiquants réguliers de la méditation ont montré une activation de moins de régions du cerveau que les non-méditants pendant l’exécution d’une tâche d’attention. Cela suggère que l’entraînement à la méditation peut améliorer l’efficacité du cerveau pour l’attention et le contrôle des impulsions [15].

En 2016, une étude a présenté un aperçu des études menées dans son laboratoire sur les changements neuronaux associés à diverses formes de méditation. Des distinctions entre trois grandes formes de pratique de la méditation ont été faites : l’attention focalisée, le monitoring ouvert et l’entraînement à l’affect positif [16]. Chacune de ces formes de méditation a des effets neuronaux et comportementaux différents. Du point de vue de la neuroscience occidentale, les différentes formes de méditation peuvent être conceptualisées comme un entraînement mental visant à promouvoir la régulation des émotions et de l’attention, a également examiné certaines études longitudinales qui ont suivi les changements au fil du temps avec la pratique de la méditation. En plus des changements neuronaux observés, il a résumé les changements constatés dans la biologie périphérique qui peuvent moduler la santé physique et la maladie. Le circuit cérébral central de l’émotion est particulièrement impliqué dans les changements biologiques périphériques qui ont des conséquences sur la santé. Les conclusions générales de ces études sont que l’on peut transformer l’esprit par la méditation et ainsi modifier le cerveau et la périphérie d’une manière qui peut être bénéfique pour la santé mentale et physique, et pour le bien-être [16].

Aujourd’hui, la méditation fait l’objet d’études universitaires, elle est employée dans le monde de l’entreprise et les médias en parlent.

Une étude [17] caractérise la méditation comme une procédure contenant les paramètres de fonctionnement suivants :

(1) Utilisation d’une technique spécifique (clairement définie).

(2) Détente musculaire à un moment donné du processus.

(3) Relaxation logique, qui est essentiellement l’acte de ne pas rationaliser les effets psychophysiques possibles, y compris le fait de ne pas s’engager dans une analyse ou un jugement pendant le processus de méditation.

(4) L’atteinte d’un état auto-induit, qui se réfère à la capacité d’appliquer soi-même une méthode thérapeutique préalablement enseignée par un instructeur (c’est-à-dire qu’il doit être parfaitement possible de faire de la méditation chez soi).

(5) Capacité à se concentrer sur soi-même (ancrage), c’est-à-dire que pour commencer à méditer, l’individu doit disposer d’ancrages clairs qui lui permettent de contrôler sa concentration. Dans cette phase, une ancre doit être exercée activement. Être concentré consiste à rester subtilement vigilant à la possibilité d’être entraîné dans un train de pensées. La perte de l’ancre représente la perception de se laisser entraîner par l’esprit pensant. Ainsi, l’exercice actif de l’ancre est l’exercice de sa perception d’être entraîné dans une séquence de pensées [17].

La méditation peut générer une série de réponses physiques et psychologiques contribuant à la prévention de plusieurs affections (notamment celles résultant des effets délétères du stress), à la gestion d’affections connues et à la promotion de la santé mentale [15].

Toutes les techniques seront efficaces si le méditant suit les protocoles opérationnels appropriés, même si certaines techniques sont plus populaires que d’autres parce qu’elles ont été étudiées plus en détail, comme la méditation transcendantale, Zazen, Vipassana et la pleine conscience. Cardoso affirme que les techniques avec des ancrages objectifs sont plus bénéfiques pour le méditant débutant, qui devrait s’en tenir à ces techniques jusqu’à ce qu’il ait exercé la méditation à un degré considérable. À partir de ce moment-là, les ancrages subjectifs pourraient être mieux adaptés [17,18].

La méditation peut être utilisée à des fins thérapeutiques si les particularités de la condition traitée sont respectées. Toutes les formes de méditation ne sont pas nécessairement liées aux croyances asiatiques. Pour que la méditation remplisse son rôle dans la médecine complémentaire et préventive, elle doit être pratiquée quotidiennement et constamment [17].

Dans une étude comparant les effets de la marche méditative aux effets d’une marche rapide sur des personnes anxieuses, la méditation s’est avérée être la méthode préférée pour atténuer les symptômes de l’anxiété, par rapport à la marche rapide [21].

Les différentes formes de méditation favorisent la relaxation à des degrés variables. Cette variation peut souvent être attribuée à des facteurs individuels, plutôt qu’aux caractéristiques intrinsèques de la méditation – il en va de même pour la marche méditative en labyrinthe [22,23].


1.3. La marche méditative du labyrinthe

Cet article considère la marche méditative du labyrinthe comme une expression unique du travail du Dr Lauren Artress (1995), qui a étudié et appliqué l’image du labyrinthe sur le sol de la cathédrale de Chartres en France [24,25].

Lauren est un catalyseur clé de notre prise de conscience émergente de la connexion corps-esprit, de l’impact de nos pensées sur nos vies et de l’importance de vivre avec compassion [23,26]. La marche dans le labyrinthe déclenche des processus de type méditation dont les origines occidentales remontent aux pratiques pénitentiaires du Moyen Âge [24,27].


1.4. Les labyrinthes et comment se préparer à la méditation pédestre

Dans cette étude, des labyrinthes portables bi-dimensionnels ont été peints sur des pièces circulaires de toile. Habituellement, le motif classique varie de onze à sept circuits, selon la taille [23,24]. Les motifs vont de l’intérieur vers le centre, et du centre vers l’extérieur. Notre modèle ne comportait aucun cul-de-sac. L’entrée et la sortie étaient toutes deux uniques. Tous les participants ont reçu des instructions d’un facilitateur. Les participants devaient parcourir un chemin en spirale avec un virage à 180 degrés marquant le début d’un nouveau circuit. Ils ont reçu une brève explication avant de commencer une marche méditative dans le labyrinthe. On leur a demandé d’enlever leurs chaussures, mais ils pouvaient utiliser des couvre-chaussures s’ils le souhaitaient [23].

La marche en labyrinthe se déroule en trois étapes.

Étape 1 : Préparation. Il s’agit de marcher le long du labyrinthe vers le centre au rythme de son choix, soit lent, soit rapide.

Étape 2 : Illumination. Au centre, la personne peut choisir de s’asseoir ou de se tenir debout, dans la position la plus confortable, les yeux ouverts ou fermés (notre projet comprenait un mandala ; les participants pouvaient choisir de le regarder ou non).

Étape 3 : Restauration. Il s’agit de s’éloigner du centre et de revenir vers le début. À la sortie du labyrinthe, les participants recevaient deux textes à méditer [24].

Cette activité ne nécessite aucun entraînement ni aucun mouvement physique extensible. Marcher dans le labyrinthe est le type de technique de méditation que toute personne peut appliquer, indépendamment de son expérience préalable ou de son entraînement sportif. En fin de compte, l’un des objectifs de l’utilisation du labyrinthe est d’améliorer l’attention et la conscience sans jugement du moment présent, ce qui est facilement atteint avec l’activité impliquante (mais non frustrante) fournie par les motifs du labyrinthe. D’autre part, il est également possible d’effectuer quelques répétitions dans un but précis [24].

1.5. Les bienfaits et les effets de la marche en labyrinthe

Le labyrinthe a été ravivé comme outil de soutien émotionnel et spirituel. Dans les communautés, les églises, les écoles, les parcs, les clubs, les spas, les retraites spirituelles et même les prisons du monde entier, le labyrinthe est utilisé comme ressource récréative et anti-stress pour faire face à la réalité troublante des grands centres urbains [28,29,30].

Les hôpitaux ont utilisé les labyrinthes comme outil de soutien pour le traitement de maladies telles que le cancer. L’acte de marcher dans un labyrinthe éveille le potentiel de contemplation, de réflexion et de transformation, selon les données de l’Oncology Nursing Society. Ces données indiquent que la marche dans un labyrinthe est une forme de psychoneuroimmunologie qui peut servir aux soins intégratifs des patients. Les labyrinthes sont à la disposition des infirmières comme outil pour aider les patients sous traitement oncologique à atteindre un état de conscience contemplatif et altéré [30,31,32].

Les hôpitaux ne sont pas les seuls environnements stressants à bénéficier de la pratique de la marche en labyrinthe. Par exemple, à Santa Fe, au Nouveau-Mexique, 10 écoles élémentaires ont construit des labyrinthes sur le terrain de l’école, ce qui a permis aux enfants d’être plus calmes et d’augmenter leur capacité de concentration. De plus, des recherches menées par l’Université du Massachusetts, à Amherst, ont commencé à tester les effets de la marche en labyrinthe sur le taux de récidive chez les prisonniers. Au cours d’une étude de six semaines menée auprès de personnes emprisonnées, il a été conclu que la marche dans le labyrinthe pouvait avoir un impact positif sur la santé physique et mentale de cette population [31,33].

  1. Matériaux et méthodes

Cette étude a utilisé l’exposition descriptive des résultats et a été faite de manière quantitative et l’évaluation par thèmes a été une approche qualitative.

La méthode de confiance était synchrone, nous avons observé que les participants ont classé des événements concomitants similaires dans le domaine du sensoriel, mais ce n’est pas un phénomène de caractéristique hallucinatoire mais de l’imaginaire.

Il s’agit d’une étude transversale, réalisée dans un institut de psychothérapies avec un échantillon de 30 participants.

Echantillon et recrutement

Les participants à l’étude étaient 30 membres d’un institut de thérapie intégrative qui se sont portés volontaires pour marcher dans un labyrinthe. Il s’agissait d’un échantillon de convenance de personnes ayant été inscrites à d’autres programmes de traitement, comme par exemple la thérapie familiale, l’acupuncture et le yoga. Pour recruter les volontaires, nous avons suivi le protocole institutionnel avec l’approbation du personnel de traitement. L’invitation a été faite par email et par des brochures expliquant brièvement l’étude. Une séance d’information a été donnée par l’un des chercheurs à toutes les personnes intéressées qui souhaitaient en savoir plus sur la pratique du projet. Il s’agissait d’une étude pilote descriptive. Les participants ont reçu une formation spécifique sur le protocole de l’étude par le chercheur principal. Celui-ci a rencontré chaque participant avant l’activité pour obtenir le consentement écrit et verbal et pour administrer les questionnaires et le formulaire démographique. Tous les questionnaires ont été regroupés pour faciliter le remplissage et la confidentialité afin d’obtenir un taux de réponse élevé. Les réponses aux questionnaires ont été recueillies après l’activité de marche en labyrinthe. Le logiciel IBM SPSS Statistics Version 23.0, a été utilisé pour effectuer des statistiques simples (fréquences, sommes et moyennes) pour les grandes catégories démographiques ont été créées sur la base d’une analyse ligne par ligne. Tous les participants étaient en bonne santé et ne présentaient aucune altération avant la participation à l’activité.

Un questionnaire a été rédigé pour inclure des données démographiques (sexe, âge, état civil, niveau d’éducation formelle, utilisation de drogues psychoactives et de psychothérapie) et des informations sur la pratique de la méditation, telles que le type de méditation pratiquée, le moment, la fréquence et la durée de la pratique. La question ouverte suivante était également incluse : comment la méditation trouve-t-elle un écho dans votre vie et comment vous sentez-vous après l’avoir pratiquée ? Cette question permettait d’étudier la perception des participants sur les effets de la pratique.

Tous les participants ont été évalués lors d’une séance de suivi avec un physiothérapeute, qui a vérifié les questionnaires remplis. Dans cette étude, des catégories ont été créées pour une meilleure compréhension des réponses et des témoignages des participants après l’activité. La durée de la pratique était de 25 minutes.

  1. Résultats
    3.1. Données démographiques

Les données démographiques (sexe, âge, religion et niveau d’éducation formelle) ont montré une majorité de femmes (91%) et une minorité d’hommes (9%), dont le niveau d’éducation était l’enseignement supérieur complet (73%) suivi de l’enseignement secondaire complet (14%) et enfin de l’enseignement primaire complet (13%). En termes de religion, 73% des participants étaient spirites, 14% étaient bouddhistes et 13% étaient catholiques. Bien que la majorité de la population soit de confession spirite, les réponses ont été analysées selon des catégories créées par les auteurs, qui n’étaient pas liées à une croyance particulière, comme le montre le tableau 1.
Tableau 1

Quatre-vingt-dix pour cent du groupe ont déclaré avoir ressenti une détresse émotionnelle causée par le sentiment d’une marche plus longue à l’aller, 21% ont déclaré avoir ressenti la même chose en marchant sur le chemin, et 41% au départ. Les autres participants se sont sentis perdus dans le temps et l’espace (figure 1).
Un fichier externe qui contient une image, une illustration, etc.
Figure 1

Corrélation avec le temps et l’espace : perception et sensation.

Des changements de perception ou de sensation physique ont été signalés par 86,21 % du groupe, comme des jambes lourdes ou le fait de marcher sur l’eau. Les 34,48 % restants ont déclaré avoir entendu des sons apparemment différents des sons ambiants, comme le bruit de l’eau qui tombe ; 17,24 % ont fait état de perceptions visuelles, de couleurs et d’un environnement apparemment différent ; 13,79 % ont ressenti l’odeur des fleurs (tableau 2).
Tableau 2

Perception et sensation.


3.2. Souvenirs de la marche

Lorsque les participants ont été interrogés sur leurs pensées pendant la pratique, 66 % ont déclaré s’être imaginés dans un lieu sûr connu d’eux seuls, 34 % ont déclaré n’avoir rien imaginé, 48 % se sont souvenus des membres de leur famille ou d’une phase spécifique de leur vie, 14 % se sont souvenus de sujets gênants, et les 38 % restants ne se sont souvenus de rien (figure 2).

Figure 2

Corrélation entre les souvenirs et la marche.

  1. Discussion

L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’impact de la marche méditative sur le labyrinthe telle que pratiquée par un groupe non spécifique d’individus, y compris les sentiments pendant et après la pratique. Curieusement, les participants ont identifié plusieurs thèmes en relation avec cette pratique, tels que la perception et les sensations corporelles, l’espace, le temps et les souvenirs. Les effets de la pratique se sont avérés être individualisés. Cette forme de méditation s’adapte à la fois à la personnalité individuelle et à l’état d’esprit du moment.

Les croyances des participants ont été incluses dans le questionnaire afin d’enregistrer toute croyance préexistante, qu’elle soit liée à la religion, à la spiritualité, aux attentes ou aux espoirs. L’Organisation mondiale de la santé (OMS, 1998) définit la spiritualité comme l’ensemble des émotions et des convictions de nature non tangible ; la supposition que vivre implique plus que ce que nous comprenons pleinement ; et les questions incluant le sens de la vie, mais ne se limitant pas à une croyance ou une pratique religieuse spécifique. Ainsi, la croyance a été incluse comme un facteur culturel à collecter avec les données individuelles des participants.

Les processus physiques et spirituels impliqués dans la marche dans le labyrinthe ont été associés à des résultats cliniques positifs dans la littérature [32,33].

Dans la société moderne, le labyrinthe est devenu un support pour le bien-être personnel et l’auto-soin. Il est de plus en plus connu comme une pratique de soins spirituels dans divers contextes de soins de santé et de services sociaux, y compris les soins contre le cancer [34,35] et les soins de longue durée [36].

4.1. Perception sensorielle

Le but de cette étude était d’examiner l’efficacité d’une méditation de marche dans le Labyrinthe pendant 25 minutes sur les paramètres de la fonction sensorielle parmi un échantillon de personnes en bonne santé. Des changements de perception ou de sensation physique ont été rapportés par 86,21% du groupe, comme des jambes lourdes ou le fait de marcher sur l’eau. Les 34,48 % restants ont déclaré avoir entendu des sons apparemment différents des sons ambiants, comme le bruit de l’eau qui tombe ; 17,24 % ont fait état de perceptions visuelles, comme des couleurs et un environnement apparemment différent ; 13,79 % ont ressenti l’odeur des fleurs. En résumé, les différences structurelles résultant de la méditation ont été constatées dans les domaines qui affectent la conscience, l’attention, la mémoire et la régulation des émotions. À l’heure actuelle, le domaine des neurosciences contemplatives est en train de parvenir à un consensus sur les applications potentielles des pratiques corps-esprit, en consolidant les résultats compte tenu de la grande diversité des méthodologies et des plans de recherche. À ce jour, les données portent sur les différences structurelles du cerveau, les modifications de l’activité neuronale par IRM fonctionnelle (IRMf), le type de tâche utilisée pour l’évaluation du cerveau, de l’état de repos du cerveau aux modifications spécifiques à la méditation (IRMf), et les modifications du flux sanguin (IRMf) ou de la tomographie par émission de positrons (TEP) ou de la tomographie par émission monophotonique (TEMP) [37,38].

4.2. Proprioception corporelle

La marche dans le labyrinthe éveille une nouvelle forme de perception de l’espace entre le corps et le sol, ce qui a été rapporté par les participants comme des changements dans la proprioception et dans la notion de temps et d’espace. Des changements de perception ou de sensation physique ont été rapportés par 86,21% du groupe, comme des jambes lourdes ou le fait de marcher sur l’eau.

Un autre effet peut être une nouvelle façon d’organiser le temps. Dans une étude sur la pratique de la marche en labyrinthe menée au Southwest Centre for Forensic Mental Health Care à St. Thomas, en Ontario, les participants ont rapporté la sensation d’échapper à la routine quotidienne, favorisant ainsi un changement dans l’environnement hospitalier. Thomas en Ontario, les participants ont rapporté la sensation d’échapper à la routine quotidienne, ce qui a favorisé un changement dans l’environnement hospitalier.

Nous suggérons que la perception du corps et de l’espace construite en marchant sur un chemin inattendu active des souvenirs corporels et spatiaux qui peuvent provoquer le sentiment d’exister dans un temps différent rapporté par les marcheurs du labyrinthe. Cela peut être dû à l’appréhension de stimuli externes inhabituels [28,40]. D’autres recherches suggèrent que les bénéfices des interventions corps-esprit sont relayés par la régulation du stress, principalement par l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), connu pour son rôle dans le contrôle du stress [13,37,38,39,41].

Le fait de marcher dans l’espace physique du labyrinthe et de se rendre disponible aux divers stimuli environnants peut provoquer une série d’effets sur le corps et l’esprit qui sont médiés par le système nerveux [42].

4.3. Imagination

Soixante-six pour cent des participants à l’étude ont rapporté avoir imaginé être dans un endroit sûr connu d’eux seuls. En effet, le labyrinthe permet d’explorer la perception des croyances individuelles et de développer une interprétation de cette expérience à chaque marche. En 2012, des auteurs [41,42] ont identifié la marche dans le labyrinthe comme un facteur potentiel de développement de l’insight [43]. De plus, ils affirment que l’expérience unique de chaque participant est riche et peut servir de base à une réflexion individuelle. Les auteurs affirment que la marche thérapeutique en labyrinthe  » peut contribuer à libérer les tensions mentales et physiques  » [44].

Le cercle d’un labyrinthe est un symbole universel d’unité et de totalité qui éveille le sentiment d’être connecté à d’autres personnes, à l’ensemble, ce qui stimule de façon innée le souvenir de notre but dans la vie [40].

Les labyrinthes sont des figures archétypales qui représentent des chemins et des voyages aux significations symboliques variées. L’archétype du labyrinthe se retrouve dans presque toutes les religions du monde et représente « des modèles universels très probablement créés dans le domaine de l’inconscient collectif, nés dans la psyché humaine et transmis à travers les âges » [24,40].

4.4. Fonction cognitive

De nombreux participants ont signalé l’activation de souvenirs et de faits significatifs pendant cette pratique. Il a notamment été démontré que la méditation active des zones du cerveau qui sont impliquées dans les tests de fonction cognitive couramment utilisés (par exemple, le cortex cingulaire antérieur et le cortex préfrontal) [37,45]. Le modèle neuroendocrinologique de McMorris pour les bénéfices cognitifs liés à l’exercice [38] suggère que l’exercice facilite la synthèse des catécholamines induite par l’hypothalamus, l’adrénaline et la noradrénaline étant libérées par la médullaire surrénale et, par la suite, les catécholamines étant libérées dans le cerveau. On pense que la noradrénaline et la dopamine, par exemple, jouent un rôle essentiel dans les réseaux cérébraux de traitement de l’information. Des preuves antérieures [46,47] soutiennent également la capacité de la méditation de pleine conscience à améliorer certains aspects du fonctionnement cognitif, tels que les paramètres liés à l’attention et à la mémoire. De même, une étude de 2007 note que marcher dans un labyrinthe est une occasion de se libérer de la pression des activités quotidiennes [45].

  1. Conclusions

Cette étude a montré que la pratique de la marche en labyrinthe est une expérience physique, émotionnelle et sensorielle. Sur le plan clinique, la corrélation de cette expérience avec la planification des soins semble particulièrement pertinente.

D’autres recherches devraient être menées dans de futures études afin de vérifier d’autres expériences qui pourraient éventuellement se manifester dans différentes catégories.

  1. Considérations particulières

Cette étude a montré que la pratique de la marche dans le labyrinthe enseigne au patient une nouvelle façon d’aborder son potentiel de concentration et d’établir une connexion avec son expérience au moment présent. Son but est de réduire la tendance et l’affinité avec les pensées dysfonctionnelles. Cette pratique est bénéfique et peut être utilisée par des personnes suivant une thérapie ou souhaitant améliorer leur qualité de vie.

Face à l’abondance de preuves positives, de futures études sur les programmes basés sur la marche en labyrinthe comme forme de traitement d’un large éventail de maladies mentales sont justifiées.

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