Les bénéfices de la marche consciente dans un labyrinthe spirituel.
La marche dans un labyrinthe est une pratique ancienne. Les plus vieux labyrinthes ont plusieurs millénaires ! Si nous ne connaissons très peu de choses sur les pratiques et les rites du néolithique, nous savons en revanche que le labyrinthe est utilisée par de nombreuses confessions différentes pour s’exercer à la vie intérieure spirituelle, l’introspection, la conscience réceptive, la contemplation ou la prière. En entrant dans le chemin sinueux d’un labyrinthe, vous prenez conscience que vous pénétrez un lieu sacré, votre marche devient lente et votre esprit se calme. Vous pouvez alors commencer un voyage intérieur en relation avec vous-même, la nature ou votre foi.
Qu’est-ce qu’un labyrinthe ?
Un labyrinthe n’est pas un dédale. Il n’a qu’un seul chemin qui va de l’extérieur vers l’intérieur puis du centre vers le monde. Le labyrinthe, contrairement au dédale, n’est pas fait pour nous perdre mais pour nous aider à nous trouver : il n’a pas de mur, pas d’impasse ou de carrefour. Le chemin nous fait faire le tour du centre, parfois des quarts de tour ou des moitiés de tour, il nous impose des retournement, des virages à 180°, des grands sauts, des changements de sens de rotation.. plusieurs fois avant d’atteindre le centre. Une fois au centre, il faut ressortir généralement par le même chemin.
Le labyrinthe symbolise un voyage vers une destination prédéterminée (comme un pèlerinage vers un lieu saint), ou le voyage à travers la vie : la naissance, éveil spirituel et mort. Les méandres, les changements nous ballotent comme la vie… Il symbolique aussi le moyen de remplir au mieux l’espace de vie qui nous est donné.
Il n’y a pas de rituel défini pour marcher dans un labyrinthe. Le conseil de base est d’entrer lentement dans le labyrinthe, de vous calmer et de vous vider l’esprit. Écoutez vos sens, ouvrez votre cœur et concentrez-vous sur le processus de marche méditative consistant à prendre des pas lents et délibérés. Soyez juste présent à l’expérience, la conscience ouverte à ce qui se passe en vous …
Une autre manière est d’entrer dans un labyrinthe avec une intention. Cela peut être fait en répétant une prière, un mantra ou un chant. Ou en ayant une problématique particulière à explorer : un problème de relation avec quelqu’un, une habitude à changer, une blessure à soigner, une émotion à accueillir, …. En arrivant au centre, faites une pause pour réfléchir, prier et écouter, comme si une réponse ou une révélation plus profonde allait surgir dans votre esprit comme un éclair de génie, une lumière salvatrice. Une fois que vous avez assez reçu, commencez alors le voyage de retour. Concentrez vous sur la manière dont vous pourrez appliquer ce que vous avez trouvé au centre. Comme un trésor que vous remonteriez à la surface, étape par étape. À la sortie, prenez le temps de digérer l’expérience et remerciez le labyrinthe !
Une 3ème méthode est celle que je développe. Il s’agit de se servir de la structure du labyrinthe pour organiser la méditation, comme un plan. Chaque circonvolution représente une étape particulière ou un aspect du problème à traiter. C’est ce que j’appelle la méditation labyrinthique.
Expériences à attendre, bienfaits à recevoir…
Marcher dans un labyrinthe de cette manière peut être étonnamment apaisant. Vous serez certainement étonner de voir vos pensées s’éclaircir. Même si vous n’avez pas de côté spirituel, la marche lente et intentionnelle, dans un endroit calme, sur un chemin défini, permet d’améliorer ses capacités de concentration et de lâcher prise qui peuvent être difficile à mobiliser dans la vie de tous les jours.
Dans un labyrinthe, il se passe toujours quelques chose de juste pour vous, en relation avec ce que vous avez envie de vivre, de régler et selon l’intensité que vous êtes capables d’accepter. Soit ce sera juste une balade calme et apaisante, soit une expérience intense de libération d’émotion, de clarification de l’esprit, de remontée de mémoire, de connexion avec son soi profond et véritable ou encore un moment sacré de fortification de sa foi…
Marcher pour méditer dans un labyrinthe permet d’accéder rapidement à l’état méditatif et la forme géométrique du labyrinthe fournit à l’esprit un support inspirant et fécond. Le labyrinthe spirituel de méditation permet de mieux se connaître, de se sentir en relation avec le monde, la nature ou ses divinités…
On peut bien sûr pratiquer autant que l’on veut mais il est souhaitable de laisser quelques jours passer après une séance intense dans le labyrinthe car la séance va infuser encore quelques jours dans votre esprit et votre corps.
Marcher dans un labyrinthe de méditation est une expérience certes spirituelle mais aussi corporelle !
Depuis octobre 2021, j’ai commencé à me former à la géobiologie avec le CERGA 63. Ma motivation était de mieux connaître le fonctionnement des lieux sacrés pour me servir de ces principes pour implanter au mieux les labyrinthes de méditation.
Dans son livre sur les labyrinthes (Les Labyrinthes- Mythes traditionnels et applications modernes), Sig Lonegren parle des lignes de Ley. Selon lui, les labyrinthes ancestraux étaient construits en cohérence avec ces lignes qui relient des sites sacrés. Je voulais donc en savoir plus sur les lignes et sur la manière de les détecter.
Lors d’une implantation d’un labyrinthe-jardin, j’avais expérimenté le fait de demander à mon pendule de m’indiquer l’endroit où je devais implanter le centre du labyrinthe. D’abord, il m’indiqua la direction puis se mis à tourner quand j’atteignis le point recherché. J’ai ensuite demandé au pendule de m’indiquer l’orientation de l’entrée. La propriétaire des lieux souhaitait un labyrinthe à base d’une croix. J’ai été très surpris de voir que les branches de la croix correspondaient sur le terrain à des alignements d’arbres existants.
Cette première expérience et les propos de Sig Lonegren m’ont motivé à découvrir l’univers de la géobiologie.
Qu’est-ce que la Géobiologie ?
La géobiologie est une discipline, entre la science et l’art, qui a pour objet la compréhension des phénomènes telluriques. La discipline n’est pas reconnue par la communauté scientifique car elle ne répond pas aux standards de la méthode scientifique notamment la reproductibilité des résultats et l’expérience en double aveugle. Ceci étant dit, les résultats obtenus et l’expérience personnelle encouragent à chercher et qui sait, un jour viendra peut-être où nous aurons à disposition des appareils de mesure permettant de répondre à la méthode scientifique. En effet, il n’y a que ceux qui cherchent qui peuvent, un jour, trouver. Et si tous les chercheurs s’étaient arrêtés au prétexte qu’ils n’avaient pas les moyens de prouver scientifiquement leurs intuitions, nous ne pourrions pas aujourd’hui célébrer leurs découvertes ! Si considérer la géobiologie comme une science est une erreur, la rejeter sous prétexte de pseudo-science en est une autre. La géobiologie n’est, pour le moment, pas prouvée scientifiquement, elle reste donc un domaine à explorer et non à rejeter. Bon nombre d’éminentes figures scientifiques historiques célébrées passeraient aujourd’hui pour des hurluberlus illuminés s’ils étaient nos contemporains… La force de leurs intuitions et la perméabilité de leur esprit leur ont justement permis de faire des découvertes…
La grande difficulté scientifique de la Géobiologie réside dans le fait que l’instrument de mesure est le corps humain. De multiples facteurs peuvent donc perturber les résultats : humeurs, santé, physiologie, biais cognitifs. La pratique de la Géobiologie nécessite donc à mon sens une grande humilité, beaucoup de précaution dans ce qu’on affirme et une capacité importante à lâcher prise, couper le mental et écouter son corps. Ce n’est pas impossible mais c’est difficile et l’erreur est vite arrivée. Je conseille pour ce faire une pratique assidue de la Méditation Pleine Conscience pour entraîner et fortifier cette capacité.
L’objet de la Géobiologie est de rechercher et comprendre les phénomènes telluriques énergétiques comme les failles dans le sous-sol, les courants d’eau souterrains, les réseaux type Hartmann ou Curry, les cheminées cosmo-telluriques, les vortex, etc…
Les outils utilisés :
Le corps humain est l’instrument principal, les outils de géobiologie sont en fait des amplificateurs des signaux reçus et interprétés par le corps. Selon le physicien Yves Rocard, Le corps humain comporte des organes sensibles aux variations électriques et magnétiques. Le corps reçoit ce genre d’information. Les outils de la géobiologie permettent de détecter la réception de ces informations et de les traduire par des mouvements de ces outils.
Le pendule, outil le plus célèbre, peut avoir 4 mouvements : rotation à droite, rotation à gauche, transversal et longitudinal. A ces 4 mouvements on peut rajouter un 5eme état : l’immobilité.
Les baguettes en L : elles se croisent au moment du contact entre le corps et le phénomène recherché ou elles peuvent donner une orientation en désignant une direction.
La baguette de sourcier : elle monte ou descend sa pointe au moment du contact entre le corps et le phénomène recherché
Le lobe-antenne : il vire à droite ou à gauche au moment du contact entre le corps et le phénomène recherché, il peut aussi donner une orientation en désignant une direction.
Chaque individu peut développer des habilités particulières avec tel ou tel outil. Personnellement, je ne fonctionne pas du tout avec la baguette de sourcier et je fonctionne très bien avec le pendule et le lobe-antenne.
Les phénomènes recherchés :
En géobiologie, nous allons rechercher des phénomènes nocifs ou bénéfiques pour la santé. Comme en pharmacie, c’est la dose qui fait le poison. Les points négatifs peuvent être utilisés pour se « décharger » avant de se recharger et les points positifs peuvent perturber le sommeil ou surexciter…
Les failles : les fractures de couches géologiques émettraient des ondes néfastes
Les courants d’eau souterrains : la friction de l’eau sur la roche émettrait des ondes néfastes
Le réseau Hartmann : il est constitué d’un maillage de 2m x 2,5m et des bandes de 20 cm d’épaisseur environ, il est associé au nickel, il est orienté nord-sud / est-ouest
Le réseau Curry : il est constitué d’un maillage de 4m x 4m environ avec des bandes de 40 cm, il est orienté Sud-Est – Nord-Ouest / Sud-Ouest – Nord-Est, il est associé au fer
Les points actifs : c’est la superposition d’un croisement Hartmann et d’une bande Curry
Les points étoiles : c’est la superposition d’un croisement Hartmann et d’un croisement Curry
Les cheminées cosmo-telluriques : sorte de colonne de respiration, elles ont un mouvement ascendant de la terre vers le ciel où elles sont plutôt positives, un temps de repos et un temps descendant du ciel vers la terre où elles sont plutôt négatives.
Les vortex : 2 spirales énergétiques espacées, reliées entre elles par un lien énergétique
La méthode :
La méthode géobiologique est un conditionnement du corps, de l’esprit et de l’âme.
Le géobiologue commence par définir sa convention « Je cherche ici et maintenant tel phénomène, quand mon corps entre en contact avec tel phénomène mon instrument réagit de telle manière ».
Une fois la convention énoncée, il commence sa recherche et matérialise au sol les résultats de ses découvertes.
L’unité :
L’unité utilisée est l’unité Bovis. Il est communément admis dans la communauté des géobiologues que le niveau de santé soit à 6500 unités Bovis (uB). En deçà de cette limite, les phénomènes sont déchargeants, au-delà ils sont chargeants.
La mesure se prend en demandant au pendule de prendre la vibration du phénomène et ensuite d’indiquer sur un cadran Bovis la mesure de la vibration en uB.
L’effet des labyrinthes sur les phénomènes cosmo-telluriques.
En prenant l’hypothèse que ces phénomènes existent et que l’on peut les détecter avec ces outils et cette méthode, je vous propose mes résultats en la matière.
Effet des labyrinthes sur les points étoiles :
Le protocole utilisé est le suivant :
mesure de la vibration au pendule en unité Bovis du point considéré avant traitement
Application d’un labyrinthe sous forme de dessin imprimé A4 posé au sol sur le point étudié
Mesure de la vibration au pendule en unité Bovis du point considéré après application du labyrinthe
La mesure du point étoile avant application des labyrinthes donne : 3000 uB
Labyrinthe
Point étoile
3 circonvolutions rond
11 000 uB
3 circonvolutions carré
5 000 uB
3 circonvolutions croix
7 000 uB
5 circonvolutions croix
19 000 uB
7 circonvolutions croix
40 000 uB
Chartres
120 000 uB
Cologne
80 000 uB
Conclusions :
La première conclusion qu’on peut en tirer c’est que les labyrinthes peuvent être utilisés pour réguler la nocivité des points étoiles et des points actifs.
La deuxième conclusion c’est que le labyrinthe le plus simple, à 3 circonvolutions, est déjà efficace.
La troisième conclusion c’est que les formes arrondies sont plus efficaces que les formes à angles droits.
La quatrième conclusion c’est que plus le nombre de circonvolutions est important, plus le labyrinthe est puissant sur un phénomène.
La cinquième conclusion, c’est qu’il ne faut pas mettre un labyrinthe trop puissant pour réguler un phénomène, il pourrait devenir perturbant.
Effet des labyrinthes sur la géobiologie d’un lieu
Le protocole utilisé est le suivant :
Relevé des réseaux et phénomènes cosmo-telluriques dans un lieu donné
Mise en place d’un labyrinthe à 3 circonvolutions – rond peint sur un tissus de 2m x2m, entrée à l’ouest
Relevé des réseaux et phénomènes cosmo-telluriques après mise en place du labyrinthe
Photo du relevé avant
Le réseau Hartmann est symbolisé en bleu
Le réseau Curry est symbolisé en jaune.
Photo du labyrinthe mis en place
vidéo du relevé après application du labyrinthe
J’ai filmé le relevé que j’ai effectué sur ce labyrinthe. La vidéo est un peu longue (8min) car la séquence est non coupée ! Vous pourrez ainsi voir tous les essais et mesures que j’effectue.
Conclusions :
La première conclusion c’est qu’un labyrinthe repousse le réseau Hartmann à sa périphérie.
La deuxième conclusion, c’est qu’un labyrinthe n’a pas d’effet sur le réseau Curry.
La troisième conclusion, c’est qu’un labyrinthe attire en son centre une cheminée cosmo-tellurique.
La quatrième conclusion, c’est qu’un labyrinthe attire en son centre un vortex dont les spirales s’organisent avec les circonvolutions du labyrinthe.
La cinquième conclusion, c’est qu’un point de décharge se constitue à l’entrée du labyrinthe et des points de charge se distribuent sur le parcours :
4 dans la 1ere circonvolution, aux points cardinaux
2 dans la 2eme circonvolution : au virage et à son opposé
1 dans la troisième circonvolution : au virage
1 dans le centre.
En synthèse, un labyrinthe se comporte comme un lieu sacré.
Dans l’expérience filmée, ce labyrinthe sur un point étoile initialement à 3000 uB, vibre à 11 000 uB quand le labyrinthe est orienté l’entrée à l’Ouest et à 10 000 uB dans les autres orientations. L’orientation à l’Ouest améliorerait de 10 % la vibration du labyrinthe.
N’hésitez pas à me faire part de vos remarques et expériences en commentaire !
Dans un précédent article, j’avais présenté le labyrinthe de Bayeux. Ce labyrinthe avait la particularité de ressembler à celui de Chartres mais de ne pas du tout être organisé de la même manière. Pourtant le modèle chartrain se retrouve dans beaucoup de cathédrales gothiques et c’est ce modèle qui est répertorié dans les carnets de Villard de Honnecourt.
Je montrais dans cet article que le labyrinthe de Bayeux présente un parcours régulier, logique, prévisible. Ce n’est pas le cas de celui de Chartres. Bayeux et Chartres ont en commun une division en 4 parts, que nous appellerons « quadrants ». Dans Bayeux, nous faisons 6 fois le tour du centre quand dans Chartres nous n’en faisons que 3 fois le tour. Mais ce n’est pas la plus grosse différence. Ce qui différencie les 2 labyrinthes, c’est la structure du parcours, prévisible à Bayeux, imprévisible à Chartres. Le parcours du labyrinthe de Chartres a donc une fonction de désorientation ou de lâcher prise, de sorte que le parcourant soit obligé d’abandonner toute tentative de maîtrise logique ou mentale du parcours. Avant d’aller plus loin, prenons connaissance de quelques éléments de compréhension de ce labyrinthe.
Des outils pour comprendre et profiter de ce labyrinthe de Chartres
Le labyrinthe de Chartres est un labyrinthe d’église. Il est donc lié à la religion catholique et a été inclus nécessairement dans des rituels, des cultes, des liturgies.
La localisation
Nous pouvons aussi imaginer que la place architecturale que prend un labyrinthe dans l’église-édifice était en lien avec la fonction, la symbolique et les usagers de ce labyrinthe. En ce sens, on pourrait émettre une hypothèse sur la raison qui expliquerait la différence de parcours entre Bayeux et Chartres. Le labyrinthe de Bayeux est dans la salle du Chapitre, caché aux regards profanes, à l’usage exclusif des chanoines. Alors que Chartres, Reims, Amiens sont des labyrinthes ouverts à tous les croyants, installés dans la nef des cathédrales. Comme si les chanoines de Bayeux n’avaient pas besoin de la fonction « lâcher prise » que proposent les modèles chartrains. Je vous ferai grâce de l’analyse géométrique ou architecturale de la localisation du labyrinthe de Chartres dans l’édifice par rapport aux autres éléments architecturaux, notamment par rapport à la rosace, à l’autel, au transept, etc. Non pas que ce ne soit pas intéressant mais de nombreux auteurs, plus ou moins érudits, ont fait ce travail en long, en large et en travers. Je me permettrai juste un avertissement : évitez les explications de ceux qui vous trouvent des justifications géométriques exprimées en mètres … Ce n’est pas l’unité de mesure utilisée pour l’édification du bâtiment… Ce qui semble ici évident et important de signaler, c’est que les labyrinthes de type chartrain se trouvent entre l’entrée et la nef. Ils participent donc de la préparation spirituelle du parcourant dans son évolution dans l’édifice. Les labyrinthes fonctionnent comme des sas entre l’espace profane et l’espace sacré. D’autres labyrinthes sont ailleurs, comme Bayeux dans la salle du Chapitre ou comme Saint-Omer, qui ressemble à un dédale et qui se trouve devant l’autel.
Cette localisation, dans l’édifice religieux, des modèles chartains semble donc participer à leur raison d’être, leurs fonctions, leur tracé particulier, leur charge symbolique.
Le caractère chrétien
Aborder ce labyrinthe de Chartres en obérant la foi chrétienne me semble être une erreur même si le labyrinthe fonctionne aussi pour les non-chrétiens. Je pense que pour le comprendre tout à fait, il faut le replacer dans ce contexte religieux de l’ère gothique, marquée par des courants gnostiques type Templiers. Avec la rencontre renouvelée avec l’Orient, la foi chrétienne et la religion catholique subissent des perturbations (sans jugement de valeur) pendant cette période. Dans cette ébullition religieuse et spirituelle apparaissent des labyrinthes dans les cathédrales. Une marque forte de la catholicité ou la chrétienté de ces labyrinthes gothiques, c’est l’organisation en quadrant qui forme une croix, celle du Christ évidemment.
La plupart des labyrinthes antiques sont de type crétois où les tours sont complets et non partiels autour du centre comme pour le modèle de Chartres. Les labyrinthes chartrains ont donc 11 niveaux, 11 strates entre l’extérieur du labyrinthe et le centre du labyrinthe. Pourtant on ne fait pas 11 fois le tour du centre mais uniquement 3. Ce fait est directement imputable au fait que le labyrinthe contient une croix et donc qu’il soit lié à la chrétienté. Cette croix divise le labyrinthe en 4 régions. Au centre, on remarque 6 cercles périphériques et un espace au milieu qui laisse penser que le 7eme cercle se trouve au milieu des 6 autres. Ces chiffres : 3 tours, 4 quadrants, 6 ou 7 cercles, 11 strates ou niveaux, devront être abordés dans le contexte de la culture mystique judéo-chrétienne de l’époque.
Autre élément de compréhension important lié à l’aspect religieux de ce labyrinthe, c’est son utilisation dans la liturgie. Il est commun de rencontrer une explication consistant à présenter le labyrinthe comme un succédané du pèlerinage à Jérusalem. Les pèlerins auraient alors pratiqué le parcours du labyrinthe à genou pour remplacer le pèlerinage à Jérusalem. Ce serait la raison pour laquelle le labyrinthe porterait le nom de « Chemin de Jérusalem ». Si cette explication peut avoir une réalité historique, il semble que ce ne soit pas la raison originelle de la présence du labyrinthe dans la cathédrale. En effet, les recherches historiques ont établi que le labyrinthe était lié à la liturgie Pascale. A Pâques, il a existé un rituel où les moines étaient disposés autour du labyrinthe, le supérieur parcourait le labyrinthe au son des psaumes pascales, chantés par l’assemblée. Arrivé au centre, le chef religieux saisissait une pelote jaune, sorte de ballon d’or, et il la lançait à chaque moine, symbolisant ainsi la transmission de la parole du Christ. Le labyrinthe est donc lié à la mort et à la résurrection du Christ que chaque chrétien est invité à vivre à Pâques. Le Centre symbolise alors le tombeau du Christ. Une branche des catholiques de l’époque a donc revisité et utilisé le labyrinthe de Chartres comme support matériel pour vivre dans leur chair ou leur esprit le symbole pascal de mort et de résurrection. En ce sens, le labyrinthe supporte l’initiation chrétienne aux mystères du Christ ressuscité.
Pour cette fête, ce qui est célébré, médité, c’est le fait que Dieu se soit fait chair par Jésus-Christ, qu’il ait partagé la condition humaine, qu’il ait subi la mort, qu’il ait vaincu la mort et qu’il soit ressuscité des morts. C’est avec ces éléments que j’ai abordé le parcours du labyrinthe de Chartres : l’exploration de la condition humaine et matérielle, la mort, la résurrection, l’exploration de la condition spirituelle et divine. Le sens du voyage étant donné, il ne me restait plus qu’à parcourir et vivre le labyrinthe pour trouver la symbolique ou l’intérêt des 4 quadrants, des 3 tours, des 11 niveaux, des 6 cercles et de cette progression d’apparence chaotique.
Mon voyage dans le labyrinthe de Chartres
Lors de cette visite à Chartres pour parcourir le labyrinthe, j’ai évidemment pratiqué plusieurs fois le labyrinthe : en chaussure, pieds nus, avec une intention, sans intention … Tant qu’on y est autant en profiter pour multiplier les expériences ! La première fois que je l’ai parcouru, j’ai évidemment tenté d’intellectualiser. Le mental est présent. Devant une énigme, l’esprit est curieux et la machine à décortiquer, analyser, cogiter s’enclenche. A chaque événement (virage, méandre, saut, …), le mental veut trouver du sens, de la logique, une explication, du raisonnement … À l’épreuve des faits, la succession des événements dans le labyrinthe est si déconcertante que l’esprit lâche prise et cesse de chercher du sens pour contrôler, maîtriser, comprendre. Enfin il accepte qu’il n’y ait pas de sens apparent immédiat. C’est une fonction importante de ce type de labyrinthe. Il est tellement imprévisible, l’esprit ne pouvant pas trouver une logique, une explication évidente et spontanée, que le mental s’arrête de tourner et s’ouvre à l’Ici et Maintenant. Il devient juste sensible. Ne trouvant pas de logique, il lui faut de la donnée, plus de données, pour avoir une chance de trouver une logique, un enchaînement, une cohérence. Comme l’expérience permet l’accumulation de données, l’esprit accepte de faire silence, d’être présent et sensible. Les conditions se réunissent pour atteindre le « lâcher-prise » qui permet de recevoir le message du labyrinthe. Grand bond, méandres, quart de tour dans un sens, quart de tour dans l’autre sens, rapprochement du centre, éloignement du centre, l’esprit se perd et lâche prise, il apprend à ne rien comprendre, à ne plus maîtriser et à faire confiance. Il n’y a qu’un seul chemin. Le labyrinthe de Chartres est conçu de telle manière que nous ne savons plus si on est loin ou proche du but. La position géographique dans le labyrinthe ne dit rien sur notre position sur le chemin. Il ne nous reste plus qu’à faire confiance en ce chemin. Nous savons que si nous restons sur ce chemin, il nous mènera au centre malgré les interrogations, les déconvenues, les doutes, les épreuves… Il faut alors ne plus chercher à comprendre, à maîtriser, à se localiser dans le labyrinthe, il faut juste être là, présent, sentir ce qu’il y a à sentir, regarder les pensées qui traversent notre esprit, visualiser les images qui nous viennent et les laisser repartir… De ce point de vue on peut considérer que le chemin dans le labyrinthe de Chartres et une représentation symbolique de la foi : l’attitude du croyant devant le mystère divin. Cette considération donne tout son sens à une phrase de Jésus : LUC 18 :16 « laissez venir les enfants à moi et ne les empêchez pas car le Royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent ». Le labyrinthe nous apprend, non pas la docilité et l’obéissance mais la disponibilité et la confiance. En nous incitant à être dans l’Ici et Maintenant, le chemin du labyrinthe de Chartres nous invite à retrouver cet état enfantin pour aborder la foi avec légèreté et fraîcheur.
Le labyrinthe nous apparaît alors comme un être qui nous parle. J’apprends à m’abandonner à lui, à ne rien attendre et à avoir confiance au fait que ce qui va venir sera bon pour moi de toute façon, au fur et à mesure de ma progression dans le labyrinthe, il me paraît comme le Christ, il est le Christ … Une phrase du Christ me revient en tête : JEAN 14 :6 « Je suis le chemin et la vie ». Il est là. Il est vivant. Ce parcours dans le labyrinthe me semble être une allégorie du passage terrestre du Christ. Il me semble symboliser son expérience matérielle, incarnée, préalable nécessaire à sa victoire sur la mort. Il est le Chemin et la Vie. Il est dans ce chemin qui symbolise la route qu’il a ouverte pour passer de l’esprit à la matière et de la matière à l’esprit. Ce chemin du labyrinthe nous permet de revivre symboliquement la vie terrestre du Christ, de revivre son chemin et nous préparer, nous aussi, à accéder à la Vie en Esprit. Dans ce labyrinthe, nous apportons la vie en parcourant le labyrinthe et Il apporte le Chemin. La méditation marchée dans le labyrinthe de Chartres est comme des éléments rassemblés pour redonner vie au Christ. Le chemin et la vie sont rassemblés le temps de la méditation et le Christ est là. J’ai senti cette présence et ce dépassement.
En continuant le voyage avec cette idée que ce chemin symbolisait les épreuves de la condition humaine du Christ, une méditation s’est engagée sur une signification des quadrants qui divisent le labyrinthe en 4 régions. Le labyrinthe symbolise non seulement les épreuves de la condition humaine mais aussi les épreuves de la descente aux enfers. Christ est mort. Dans sa descente aux enfers, il revit symboliquement les épreuves condensées de la condition humaine. Les quadrants symbolisent alors des aspects de la condition humaine :
Quadrant nord-ouest : la matérialité. L’expérience de la vulnérabilité, de la dépendance à un écosystème, à une société humaine, à la nourriture, à l’eau, à l’air, au soleil…
Quadrant nord est : la sensibilité. L’expérience des sens, des émotions, des sentiments, de la jouissance, des tensions ou de l’égrégore.
Quadrant sud est : la conscience. Conscience de soi, des autres, de la nature. Prendre conscience de l’interconnexion. Être capable de s’observer et de raisonner dans l’abstraction.
Quadrant sud-ouest : l’œuvre. L’expérience, l’art, l’action sur le monde et dans le monde… C’est l’exercice et l’expression de la singularité de l’individu selon les talents et missions confiées par Dieu. La capacité créative et bâtisseuse de l’Homme.
En me faisant passer d’un quadrant à un autre en progression ou en régression, dans un sens ou dans l’autre, le Chemin me fait méditer sur la condition humaine et ses différents aspects. Après avoir descendu au plus bas des enfers, l’ascension vers le centre peut s’effectuer enfin. Une fois au centre il m’a paru évident qu’il fallait passer par les 6 cercles périphériques avant de stationner au centre du centre, le Saint des Saints. Le chemin du retour m’a permis de revivre l’expérience et l’intégrer pour en nourrir ma vie réelle, matériel, quotidienne que je retrouve en sortant du labyrinthe. Au chemin aller le labyrinthe nous fait passer de la matérialité à la spiritualité et au chemin retour, le labyrinthe nous fait passer de la spiritualité à la matérialité. En ce sens nous pratiquons le chemin à l’inverse du Christ. Lui a ouvert le chemin de la spiritualité vers la matière puis de la matière vers l’esprit. C’est ce que symbolise la croix : un chemin qui traverse la frontière entre le Haut et le Bas.
Analyse de la structure du parcours
À la première observation quand on est face au labyrinthe, nous voyons clairement se dessiner une fleur. Évidemment avec les cercles au centre qui forment les pédales mais aussi avec 4 grands sauts qui forment la tige et avec les 2 boucles particulières l’initiale et la finale qui forment les feuilles … Cette fleur s’inscrit dans la croix, ce qui ramène à un autre symbole chrétien : la rose croix. Les premiers pas dans ce labyrinthe sont stupéfiants. Nous sommes projetés d’abord de l’extérieur vers la 5e strate pour dessiner la première feuille de la rose puis de la 6e strate à la 11e, celle la plus proche du centre ! Ce labyrinthe nous fait toucher le Graal dès le début, comme pour nous mettre en appétit, exciter notre faim et notre soif afin de nous tenir en haleine pendant tout le long du parcours. Comme si l’espérance de retrouver cette félicité si facilement atteinte, était un moteur de motivation pour continuer et surmonter les épreuves et les obstacles. Ce premier mouvement est déjà inspirant ! Il nous est permis de découvrir la moitié des mystères de la 11e strate dès le début de notre parcours ! Si nous nous permettons un parallèle avec la vie chrétienne, on pourrait dire que le grand saut de l’extérieur à la 5e strate c’est l’élan primordial vers Dieu ; le premier méandre quart de tour 5e et 6e strate, c’est les premiers enseignements qui permettent la rencontre avec le Christ, son amour et son enseignement ; et le grand saut de la 6e à la 11e c’est l’ascension permise par l’ouverture, la fraîcheur, la disponibilité du nouveau croyant. Ce premier mouvement me fait encore penser à la parole du Christ : (MARC 10 : 14) « laissez venir les enfants à moi… ». Ceux qui abordent la foi avec l’esprit de l’enfant, ouvert, curieux, confiant auront accès à la moitié de la strate la plus élevée ! C’est dire l’importance de cette disponibilité, ce rapport enfantin, cette fraîcheur d’esprit … Nous sommes invités à laisser tout calcul, mental, ego, stratégie, objectivation, il faut juste entrer en confiance, spontanéité presque naïveté.
Ensuite c’est la redescente : retour au premier quadrant par la 10e strate, visite de ce premier quadrant en descendant : 10,9 ,8 7 … Une invitation à ancrer, matérialiser, intégrer cette première expérience fulgurante de l’approche du centre-mystère. Ce premier quadrant pourrait être le quadrant de la terre-élément.
Les symboliques des 4 quadrants que nous pouvons tester sont :
Les 4 éléments
Les 4 évangélistes
Les 4 fleuves du jardin d’Eden
Les 4 chevaliers de l’apocalypse
Les 4 lettres du tétragramme de Dieu
À la 7e strate, nous sommes envoyés au 2e cadran, déjà visité à la 11e strate et 10e strate et nous remontons vers cette expérience : 7e, 8e,9e … comme si après une première intégration nous pouvions aborder d’autres mystères et acquérir d’autres connaissances, reprendre une ascension vers le Centre-Mystère …
La 9e strate nous emmène au 3e quadrant, pour approfondir nous devons changer de quadrant et nous poursuivons l’ascension : 10e et 11e strate qui nous emmène au 4e quadrant !
Ainsi pour ce premier tour du centre nous avons visité les plus hautes sphères et la plus haute, la 11e dans sa totalité ! Les plus hauts mystères avant le centre sont offerts et accessibles pour le croyant novice ! L’essentiel nous est enseigné lors de ce premier tour… Ce premier tour peut s’apparenter à l’apprentissage où nous découvrons la théorie, le sens profond, les principes de base, où tout pourrait paraître simple… Pourtant, malgré la proximité, nous ne sommes pas rendus…
Le zèle du débutant, lui a fait découvrir des choses mais à l’issue de ce premier voyage autour du centre il n’est pas dans le centre.
Le 2e tour commence par une descente pour visiter les hautes sphères du 4e quadrant : 11,10 ,9 ,8. La 8e strate renvoie au 3e quadrant et on redescend : 8,7 ,6.
La 6e strate nous fait encore reculer d’un quadrant pour visiter le 2e quadrant où la descente continue : 6,5 ,4. La 4e strate aussi nous renvoie au quadrant précédent, le premier quadrant, où nous finissons notre descente : 4, 3 ,2.
Le 2e voyage se termine là. Il a été une longue descente de strate en strate, de quadrant en quadrant… Mais peut être que ce n’est pas une déchéance ou une chute mais l’application méticuleuse, méthodique, scrupuleuse, patiente de ce qui a été acquis au premier voyage. Une forme d’incarnation d’un enseignement. Ce voyage a traversé les 4 quadrants tous les aspects de la vie, les 4 éléments, les 4 points cardinaux … Dans ce voyage nous avons fait redescendre l’enseignement dans la matière sous tous les angles. Nous avons mis l’enseignement théorique à l’épreuve du réel. Nous nous sommes éloignés du centre, nous avons fait notre pas de côté. Ce voyage peut être assimilé au compagnonnage où le compagnon voyage aux 4 coins du monde pour gagner en habileté, éprouver son métier et son art jusqu’à être retourné à son point de départ.
Le 3e et dernier voyage commence par la visite de la plus basse strate du quadrant 1 au quadrant 2, où l’ascension reprend sur la 2ème et 3e strate.
3e strate qui envoie au 3e quadrant où l’ascension continue 3,4 ,5. 5e strate qui envoie au 4e quadrant mais là, l’ascension laisse place à la descente …
Après s’être méticuleusement approché du centre, le voyageur subit l’erreur et chute : 5,4 ,2 … Il continue de descendre dans les basses sphères. La 2e strate l’envoie au 3e quadrant où il descend jusqu’à la première strate.
Cette chute le ramène quasiment au point de départ au 4e quadrant. Mais ce qui l’attend ici, c’est un premier saut de lucidité ou de bénédiction de la 1ère à la 5e strate puis la 6e strate, le temps de comprendre et d’intégrer ce qui vient de lui arriver, comprendre qu’il fallait que la chute advienne ainsi, que ce fut pénible mais que cela avait un sens…
Et enfin, le grand saut, le dernier grand bond qui amène au centre et fait partager la condition divine, des saints, des Anges et de la Trinité… Au centre, il se place successivement dans les 6 cercles avant de profiter pleinement du 7e ciel au centre du centre, le Saint des Saints…
Ce 3e voyage qui s’est terminé avant la grande et rapide ascension finale, est le voyage de la maîtrise où il a fallu reprendre les bases, reconstruire, inventer, essayer, se tromper, corriger, reprendre, comprendre pour maîtriser son art et conserver l’humilité de l’éternel apprenti. Au cours de ce voyage, le voyageur a mis trop de confiance dans son égo et il a chuté. En chutant, en rectifiant son égo, il est devenu maître. Pas de maîtrise sans innovation et sans échec. Alors le maître-devenu peut s’asseoir parmi les maîtres-accomplis au centre…
Le voyage retour sera une intégration de ce parcours initiatique, une aventure à suivre !
Cet ouvrage d’Alexandra et Roger Bénévant, aux éditions Dervy, apporte une analyse graphique et symbolique intéressante du labyrinthe. Les concepts sont parfois peut être trop issus de la psychanalyse pour moi, cependant leur analyse permet de catégoriser les labyrinthes et leur permet de découvrir un élément essentiel des labyrinthes que j’avais moi-même trouvé : le point A.
L’approche des auteurs commence par les données de l’archéologie. A partir de ces données, ils partent sur l’exploration de ce qu’ils déduisent être le labyrinthe archétypale : le labyrinthe à 7 circonvolutions de type crétois.
A partir de cet archétype, ils considèrent qu’un labyrinthe est composé de 3 opérations à « préhension centrale », selon leur propre expression. Ce qui veut dire que le Chemin du labyrinthe commence par s’approcher du centre ensuite nous en éloigner et enfin arriver au centre par pénétration. Le labyrinthe à 7 circonvolutions est effectivement une série de 2 trios d’opérations « à préhension centrale » : 3-2-1 puis 4 puis 7-6-5 en enfin Centre. Ils confondent cependant la 4ème et la 7ème circonvolution dans une même opération. Choix étrange qui ne correspond pas à la définition qu’ils donnent à une opération : un tour complet autour du Centre. Ils ont du mal dans leur modèle à trouver du sens à cette 4ème circonvolution qui sépare les 2 trios 3-2-1 et 7-6-5. Ils étudient ensuite cette théorie de la préhension centrale par 3 opérations primordiales sur plusieurs modèles de labyrinthes : celui gravé à Luzzanas (2500 ans av JC) , celui de la tablette de Pylos (1200 av JC), celui du manuscrit de Walahfrid Strabo (IXe ap JC), celui du manuscrit du Physiologus (XII e ap JC), celui de la cathédrêle de Chartres (XIIe ap JC), celui de Salomon (XIVe ap JC) et enfin celui de l’abbaye de Saint Omer (XIe siècle). Dans ces labyrinthes, l’ordre de progression est effectivement à « préhension centrale » de type 3-2-1.
Un petit passage très intéressant sur la représentation du labyrinthe par Fulcanelli, célèbre alchimiste, considère qu’il y a 3 entrées dans le labyrinthe alchimique : une entrée qui finit en impasse, prise par ceux qui sont pressés. Cette entrée fait écho à des médaillons de mise en garde que l’on retrouve sur la façade de Notre-Dame de Paris où on voit un jeune homme trop pressé se faire éjecter par son cheval. Une autre entrée du labyrinthe emmène directement au Centre. C’est le Chemin des initiés, des Maîtres. Ils savent comment aller au Centre directement. Et il y a l’entrée pour les humbles cherchants, qui passe par toutes les circonvolutions avant d’atteindre le Centre. Fulcanelli y voit une préparation de matière avant qu’elle subisse les épreuves de transformation dans l’Athanor, au Centre du labyrinthe.
C’est cette représentation alchimique qui ouvre la compréhension de l’importance du point de jonction inscrit dans le labyrinthe, que les auteurs appellent « Point A ». Ce Point A ferme la voie royale qui permet d’accéder directement du Monde au Centre sans passer par les circonvolutions. Ce Point A est aussi le point de jonction entre les deux parois, gauche et droite, qui délimitent le chemin. Ces parois forment 2 serpentins que les auteurs appellent « les formes ». Ils indiquent que ce point A existe dans les labyrinthes de type cnossien et de type chartrain. Ce point A est effectivement un point de structure essentiel des labyrinthes, sans lui, pas de labyrinthe.
La prise de conscience de l’existence de ce point A amène à considérer que le labyrinthe est une union de 2 entités, les 2 « formes » : les parois droite et gauche du chemin. Ces parois forment des serpentins imbriqués l’un dans l’autre ne se croisant qu’au point A. Les auteurs alors considèrent que l’une des formes représente une valeur féminine et l’autre une valeur masculine. La forme féminine constitue le passage d’entrée et la forme masculine constitue le passage pénétrant au Centre, dans le labyrinthe à 7 circonvolutions de type cnossien. Cette hypothèse est testée sur de nombreux labyrinthes et en particulier sur le labyrinthe du vase étrusque de Tragliatella qui semble alimenter cette thèse. Les auteurs raccrochent le labyrinthe au culte de la déesse-Mère qui prévalait au néolithique.
Les auteurs étudient ensuite plusieurs autres labyrinthes qui ne respectent pas l’archétype « à préhension centrale ». Il y a le labyrinthe à « préhension périphérique » dont la progression part du plus éloigné du Centre pour aller vers le plus proche, du type du labyrinthe déjà étudié ici : le labyrinthe à 3 circonvolutions dont la progression est linéaire : 1-2-3 Centre. Le labyrinthe de Reims avait été conçu selon ce modèle. Les auteurs étudient ensuite les labyrinthes composites et estiment que le labyrinthe de Bayeux répond à ce modèle. Le labyrinthe de Bayeux est un labyrinthe ayant la structure des labyrinthes à 5 circonvolutions à qui il a été rajouté une 6ème circonvolution dans le centre (de mon point de vue), peut-être par soucis de symétrie. Or le labyrinthe à 5 circonvolutions est un mixte de préhension centrale puis de préhension périphérique. Les labyrinthes à 11 circonvolutions quant à eux perturbent le jeu et ne peuvent pas être analyser ainsi tant l’ordre des circonvolutions est chaotique : 5-2-3-4-1-6-11-8-9-10-7-centre. Pour arriver à comprendre symboliquement ce labyrinthe, il faut certainement considérer les trios 2-3-4 et 8-9-10 comme une déclinaison d’une opération. On retrouve alors la structure d’un labyrinthe à 7 circonvolutions : 3-2 (2-3-4) – 1 – 4 (6) – 7(11) – 6 (8-9-10) – 5 (7) – Centre.
En conclusion, j’ai retrouvé dans cet ouvrage des éléments que j’avais observé mais que je n’avais analysé aussi finement. Ils confirment par exemple mon analyse sur les 2 serpentins féminin et masculin qui s’unissent au point A pour former le labyrinthe. De ce point de vue, le labyrinthe est une sorte de Tao où s’unissent un Yin et un Yang. Les auteurs ont fait aussi la même recherche géométrique que moi pour dessiner le labyrinthe à partir de cercles et non à partir d’une croix.
Cependant, leur point de départ de poser le labyrinthe à 7 circonvolutions comme forme archétypale à cause de sa surreprésentation archéologique ne me semble pas la bonne approche pour percer le mystère symbolique du labyrinthe. Ma thèse, c’est que c’est en dessinant le labyrinthe à partir d’une croix qu’on comprend l’enchainement initiatique des labyrinthes. D’abord le labyrinthe à 3 circonvolutions, puis celui à 5, puis celui à 7 puis celui à 11. Chacun apportant un enseignement qui développe les capacités spirituelles humaines. D’ailleurs, si on reprend la thèse des préhensions centrale et périphérique développée par les auteurs, on voit ce qui peut ressembler à une progression initiatique :
labyrinthe à 3 circonvolutions : préhension périphérique
labyrinthe à 5 circonvolutions : préhension centrale 3-2-1 puis périphérique 4-5-Centre
labyrinthe à 7 circonvolutions : déclinaison en préhension centrale d’une préhension périphérique 1 (3-2-1)-2 (4) -3 (7-6-5)
…
Si bien qu’à y regarder de près nous voyons que les labyrinthes, aussi complexes soient-ils, ont tous pour base, le labyrinthe à 3 circonvolutions… Pour le 5, c’est la 1ère circonvolution du 3 qui a été déclinée en préhension centrale. Pour le 7, c’est la 5ème circonvolution du 5 qui a été déclinée en préhension centrale, qui correspond à la 3eme circonvolution du 3. On voit alors que la circonvolution intermédiaire du 3 est toujours présente dans le 5 et le 7 faisant office de sas, de frontière, entre l’intérieur et l’extérieur.
A chaque passage d’un labyrinthe à un autre, un aspect du labyrinthe de départ est développé dans le labyrinthe d’arrivée.
La voie retrouvée des labyrinthes, c’est cette union entre 2 principes vitaux qui fonde une matrice maternelle.
Dans le chapitre 1, l’auteure décortique le symbole, tissage, spirale, nombres, … Et elle le met en relation avec des symboles de la Franc-Maçonnerie comme le Pavé Mosaïque, et des symboles du Compagnonnage comme les Nombres et l’architecture. Avec des bons dictionnaires des symboles, on comprend quelque chose sans être franc-maçon ou compagnon du devoir soi-même. Dans ce chapitre, pour elle, le labyrinthe de Chartres permet de découvrir la symbolique du nombre 6. Je n’en suis pas convaincu. Pour moi, le labyrinthe de Chartres est bâti autour du 3 et du 4 : 3 opérations ou tour complet et 4 régions ou quadrants. Elle parle de « jeu des nombres » et des « jeux spirituels » dont le labyrinthe était incontestablement le support au moyen-âge et fait ainsi un lien littéraire intéressant avec l’ouvrage de Hermann Hesse « Le Jeu des Perles de Verre ». Du jeu, elle va vers la danse et par effet miroir, aux déplacements dans une loge maçonnique.
Dans le chapitre 2, l’auteure s’attarde sur le labyrinthe, symbole du Grand Œuvre en alchimie. Le mouvement aller serait un suite d’opérations de préparation de la matière, au Centre aurait lieu les transmutation et le mouvement retour est consacré à l’unification. Sa vision recoupe ce que j’ai pu trouver moi-même et que j’ai retranscris sous forme de méditations initiatiques :
L’intérêt de ce chapitre ne s’arrête pas là. Elle reprend les apports de Fulcanelli à propos du labyrinthe. Selon lui, le labyrinthe renferme 3 voies : 1 impasse pour les pressés, les présomptueux ; 1 voie « rapide » qui mène directement au Centre, réservée à ceux qui en ont la maîtrise ; et 1 voie labyrinthique, faite de circonvolutions, rupture de rythme et de progression, parcours initiatique qui mène au Centre. Cette voie rapide, je l’avais aussi trouvée ou aperçue en comprenant l’importance du point de jonction entre les 2 serpentins constitutifs de la forme. Ce point de jonction est la porte verrouillée et gardée de cette voie directe. Selon moi, la Voie des Labyrinthes, c’est à dire les pratiquer et les maîtriser un à un, dans un ordre initiatique : le labyrinthe à 3 circonvolutions, puis celui à 5, puis celui à 7 et enfin celui à 11, cette Voie des Labyrinthes donc nous initie petit à petit et nous rend capable, de labyrinthe en labyrinthe, de parcourir, par parties, cette voie directe réservée aux Sages.
Mes articles sur le labyrinthe à 5 circonvolutions #1 et #2
Dans le chapitre 3, l’auteure rappelle que le labyrinthe dans les cathédrales au Moyen-Âge étaient aussi utilisés comme succédané du pèlerinage à Jérusalem. Il représente toutes les épreuves transformatrices d’un pèlerinage et à l’arrivée, que trouve t on ? Un tombeau vide… Celui qu’on cherche ne s’y trouve pas, il s’y trouve une autre personne : soi. Le labyrinthe est alors un instrument de résurrection, de mort et de renaissance. L’auteure explore ici cette relation entre la vie, la mort et la renaissance à travers le labyrinthe et les mythes d’Égypte ancienne. L’auteur fait aussi référence dans ce chapitre à un autre ouvrage d’Hermann Hesse : « Voyage en Orient ». J’aime particulièrement Hermann Hesse. Une amie autrichienne m’avait offert un recueil de ses pensées quand j’avais 17 ans, une révélation… Bon, j’étais aussi très amoureux de cette fille, ce qui a certainement facilité la rencontre avec Hermann Hesse ! Plus tard une autre amie autrichienne m’a offert « Siddhartha » du même auteur et mon intérêt n’a fait que grandir. Bien plus tard, je suis parti en voyage nomade avec ma famille pendant un an. Sentant la valeur initiatique de ce voyage, j’ai emmené avec moi Hermann Hesse : Le Loup des Steppes, Demian, Le Voyage en Orient, le Jeu des Perles de Verre, …. Bref, ce rapprochement du labyrinthe et de la force symbolique inscrite dans l’œuvre d’Hermann Hesse me conforte dans ma lecture et ma compréhension littéraire. Hermann Hesse ne parle jamais du labyrinthe mais la structure de ces œuvres suit une logique de labyrinthe.
Extrait choisi dans « Le Jeu des Perles de Verre », vous ne trouvez pas qu’il parle du labyrinthe ?
Mais on s’égare, revenons à l’ouvrage de Marie Hover.
Dans sa conclusion, l’auteure revient aux éléments introductifs sur l’étymologie du mot labyrinthe, une étude est annexée sur ce sujet. Elle en appelle à l’audace, nécessaire en pensée symbolique pour effectuer des rapprochements qui pourraient sembler hasardeux mais qui se révèlent fructueux à l’exercice. Et même nécessaires pour retrouver la Parole Perdue des labyrinthes. Elle en déduit que le labyrinthe est un temple qui rassemble la Terre et le Ciel et fait de l’Être qui le parcourt sa vie durant, un Temple lui-même. S’étant mis au service de l’Oeuvre, le parcourant devient l’Oeuvre.
Une continuité initiatique avec le labyrinthe à 3 circonvolutions
Dans le précédent article sur le labyrinthe à 5 circonvolutions, nous avons exploré les possibilités de trouver un labyrinthe qui viendrait juste après le labyrinthe à 3 circonvolutions. A partir de la croix initiale qui sert de matrice pour dessiner le labyrinthe, en explorant les possibilités en plaçant une puis deux équerres dans toutes les combinaisons possibles, j’ai établi :
que le labyrinthe qui vient juste après le labyrinthe à 3 circonvolutions est le labyrinthe à 5 circonvolutions,
qu’il n’existe que deux formes possibles de labyrinthe à 5 circonvolutions,
qu’une seule de ces deux formes présente un intérêt initiatique.
La forme qui présente un intérêt initiatique part de la croix enrichie de deux équerres dans la moitié basse de la croix.
Rappelons brièvement ce qui fonde l’argument de l’intérêt initiatique :
Le labyrinthe qui vient après le labyrinthe à 3 circonvolutions dans le parcours initiatique (si ce parcours existe, c’est mon hypothèse) doit proposer un continuum avec celui-ci de manière à ce que l’enseignement du labyrinthe à 5 circonvolutions soit une prolongation de l’enseignement du labyrinthe à 3 circonvolutions.
Le labyrinthe initiatique à 5 circonvolutions commence par les acquis spirituels du labyrinthe à 3 circonvolutions, on commence la traversée du labyrinthe par la 3ème circonvolution.
L’ordre dans lequel les circonvolutions sont traversées offre un intérêt spéculatif qui correspond à d’autres traditions initiatiques : le pas de côté ou grand bond, nouvel élément absent du labyrinthe à 3 circonvolutions.
La forme géométrique sacrée du labyrinthe initiatique à 5 circonvolutions propose une première partie du parcours qui revisite, en ordre décroissant, les circonvolutions du labyrinthe à 3 circonvolutions, un grand saut ou grand bond fait passer de la première à la quatrième circonvolution, comme une rupture, un Rubicon à traverser puis le parcours reprends une progression en ordre croissant pour les circonvolutions restantes qui vont constituer la nouvelle connaissance.
Ce rappel étant fait, entrons dans ce fameux labyrinthe initiatique à 5 circonvolutions et voyons ce qui se passe…
Voyage spéculatif dans le labyrinthe à 5 circonvolutions
On entre dans le labyrinthe par la 3ème circonvolution, c’est à dire par ce qu’on a appris à atteindre grâce au labyrinthe à 3 circonvolutions. En l’occurrence, le labyrinthe à 3 circonvolutions permet d’atteindre son for-intérieur, il est centré sur notre être. Comme tous les Chemins initiatiques, le chemin des labyrinthes commence aussi par « Connais-toi, toi-même », le thème donc du 1er labyrinthe de cette voie d’éveil, le labyrinthe à 3 circonvolutions. Donc en entrant dans le labyrinthe à 5 circonvolutions, nous sommes appelés à accéder directement à notre âme, notre source de vie, notre Moi-Sage, la connaissance la plus élaborée que nous avons de nous-même. Pour pouvoir faire ce chemin aussi rapidement et aussi facilement, il faut évidemment avoir pratiqué assez longtemps le labyrinthe précédent…
Ça commence donc fort avec ce labyrinthe à 5 circonvolutions ! Nous plongeons directement à l’endroit où avant il nous fallait un cheminement transitionnel, une marche progressive, prudente, lente pour y parvenir… C’est comme si, une fois que nous avions atteint le centre avec un labyrinthe à 3 circonvolutions, nous étions téléportés devant l’entrée d’un labyrinthe à 5 circonvolutions !
Ensuite le chemin nous emmène à la deuxième circonvolution, dans le sens inverse de rotation proposée à la 3ème circonvolution. Ce labyrinthe nous emmène au Centre en commençant par nous en éloigner, … étrange… Nous reprenons donc la logique du mouvement retour du labyrinthe à 3 circonvolutions pour revisiter l’Anti-thèse à la lumière de la Synthèse. Je rappelle ici qu’une des clés d’utilisation méditative du labyrinthe à 3 circonvolutions est de donner à chaque circonvolution une valeur symbolique, 1 : Thèse, 2 : Anti-thèse, 3 : Synthèse. Une autre clé consiste à considérer chaque circonvolution comme une enveloppe, une couche, un niveau, un échelon… Le labyrinthe serait alors comme une échelle par laquelle nous allons toujours plus profondément en nous, de manière plus dense, nous allons de la superficialité tumultueuse à la profondeur stable et sérieuse. Selon cette clé de la densité ou des couches, dans le mouvement retour, nous remontons à la surface le trésor retrouvé, couche par couche en nourrissant au passage chaque couche de ce trésor. Alors dans cette 2ème circonvolution, nous remontons l’échelle d’un cran vers le Monde ou revisitons l’Anti-thèse à la lumière de la Synthèse. Le changement de sens de rotation invite à l’introspection, à la critique, phase essentielle pour s’éviter erreur, illumination, biais cognitif, faille psychologique…
Poursuivons le chemin de ce labyrinthe : il nous fait accéder à la 1ère circonvolution, celle qui marque la frontière, qui délimite le terrain, qui longe la séparation entre ce qui est le labyrinthe et ce qui est le Monde. C’est un peu le tour de guet d’un château fort qui protège un trésor. Avec cette circonvolution, nous découvrons l’étendu de notre être ; nous faisons le tour de notre propre domaine intérieur, nous inspectons la partie de nous qui est la plus en contact avec le monde extérieur… Le chemin nous fait reprendre le même sens de rotation que celui de la 3ème circonvolution, de sorte que nous reprenons le cours de quelque chose à la lumière de la critique, de l’introspection, objet de la 2ème circonvolution. Nous revisitons la Thèse à la lumière de l’Anti-thèse, elle-même rectifiée par la Synthèse. Ou nous remontons l’échelle pour nous approcher du Monde et nourrir cette couche de notre être avec le trésor retrouvé directement à la 3ème circonvolution.
A la fin de la 1ère circonvolution, nous ne sortons pas du labyrinthe, non, nous sommes projetés, par un grand bond, un grand saut, un pas de géant ou de côté, à la 4ème circonvolution. Après nous avoir emmenés au Centre en nous en éloignant, ce labyrinthe nous rapproche du Centre par une voie expresse. Comme si pour faire ce grand bond, il fallait être préparé par les 3 premiers voyages issus du 1er enseignement, comme s’il fallait réviser avant une épreuve, comme s’il fallait reculer pour mieux sauter… Cette 4ème circonvolution tourne dans le même sens que la deuxième circonvolution, nous sommes donc encore une fois invités à considérer les choses autrement, à se laisser bousculés dans nos certitudes… Ce grand bond est une énigme pour le moment. Il nous emmène violemment dans un ailleurs. Un nouvel espace à explorer, doucement, progressivement. Au bout de la 4ème circonvolution, nous accédons à la 5ème circonvolution. Le labyrinthe nous fait reprendre une marche progressive croissante (4-5), exploratrice. Après ce grand bond qui « corrige » l’éloignement du Centre subit lors des trois premiers voyages, ce labyrinthe va nous approcher du Centre progressivement, prudemment, gentiment. Nous découvrons ce nouveau monde, cette nouvelle dimension par la 4ème et la 5ème circonvolution. Ma thèse ici, c’est que le labyrinthe à 5 circonvolutions nous initie à sortir de nous-même… C’est le sens du grand bond. Notre point de vue doit changer.
A la 4ème circonvolution, nous sommes invités à reconsidérer ce que nous avons vu ou compris à la 1ère circonvolution (ces 2 circonvolutions sont liées) mais cette fois, non pas à partir de notre vision intérieure, mais depuis l’extérieur de nous même. Le Grand Bond est cette prise de hauteur, cette vision extérieure de nous-même, un peu comme si nous pouvions être conscients de la vision que l’Univers (la Nature, Dieu, le Grand Architecte, le Grand Esprit….) a de nous. C’est à cela que nous initie et nous entraîne ce labyrinthe à 5 circonvolutions. Ce Grand Bond fait penser à la transition vers le monde des Esprits lors d’un voyage chamanique… A la 5ème circonvolution, nous allons plus loin dans cet apprentissage, nous exerçons ce nouvel œil, ce nouveau point de vue sur un autre objet, celui par exemple étudié intérieurement à la 2ème circonvolution, cette fois nous l’étudions extérieurement. Nous nous rapprochons du Centre et nous améliorons notre nouvelle capacité.
Au bout de cette 5ème circonvolution, nous accédons enfin à ce nouveau centre, un centre inconnu… Un Centre extérieur et intérieur à la fois. Le labyrinthe à 5 circonvolutions nous apprend à nous connecter à ce qui nous est extérieur mais accessible que de l’intérieur… l’Univers, le Grand Tout, la Création, … Rien de moins ! Au Centre, nous prenons conscience de cette Vérité : nous ne sommes pas que des êtres singuliers, nous sommes aussi des parts du Grand Tout, de Dieu… Nous portons en nous l’Universel et l’Universel nous porte. C’est cette part divine de notre être que ce labyrinthe nous apprend à explorer. Ce labyrinthe, c’est la Porte aux Étoiles… Au Centre, nous pouvons nous connecter au Grand Tout.
Ce labyrinthe nous fait sortir de notre zone de confort et nous donne une méthode pour explorer de nouveaux horizons. Il nous fait prendre conscience que nous nous nourrissons, nous nous développons, aussi grâce à cette prise de risque, cette décision qui aurait pu être une erreur, ce voyage que personne ne fait, cette habitude que personne ne prend, cette technique que personne n’explore…
Et au Centre se trouve cette joie, cette félicité de se sentir grandi, amplifié, étendu… C’est le voyage des Compagnons Bâtisseurs qui quittent leur Maître pour apprendre sur tous les chantiers du Monde. C’est l’acharnement de Jonathan Livingstone le Goéland qui ne se résout pas à ressembler à ses semblables mais cherche à améliorer sans cesse sa technique de vol… Ce grand bond et ce nouveau Centre, c’est le dépassement de soi par ce qui est plus grand que soi. Nous ne pouvons nous élever seul vers les plus hauts niveaux de conscience. Ceci est possible que si nous acceptons de sortir de nous-même et de nous fondre dans ce quelque chose de plus grand… C’est une sorte de mort à soi en quelque sorte. Une mort de l’ego. Le Grand Bond puis le Nouveau Centre nous font reconsidérer des principes qui nous étaient incompréhensibles et insupportables quand nous étions « en bas » : l’Obéissance, l’Humilité, l’Abandon de soi, l’Abnégation… Ici, la soumission n’est plus une misère mais une grandeur. Ici nous comprenons pourquoi Jésus présentait Dieu comme le plus petit et le plus vulnérable des humains. Ici, les premiers sont les derniers et les derniers les premiers… Évidemment, ces principes ne valent que dans ce monde « d’en haut ». La limite entre la 3ème circonvolution et la 4ème circonvolution, c’est la limite entre l’être et l’Univers, entre le Bas et le Haut, entre le monde de la Matière et le monde de l’Esprit. C’est une frontière, un voile…
En sortant du Centre, nous nous engageons sur la 5ème circonvolution. Nourri de notre expérience du Centre, nous explorons ce Haut, dans sa couche la plus élevée qui nous est donnée de percevoir, à ce stade. Nous explorons maintenant autre chose que nous-même ! Nous améliorons la connaissance de ce que nous avons juste touché au Centre : ce quelque chose plus grand que nous : l’Idéal, l’Idée Pure, le Grand Esprit, Dieu, le Un, le Grand Architecte de l’Univers, selon vos conceptions des choses et votre inspiration, l’important c’est le dépassement, la transcendance. De la même manière que pour le mouvement retour du labyrinthe au grade d’apprenti, la première partie du mouvement retour du labyrinthe à 5 circonvolutions (que nous appellerons « au grade de compagnon ») nous fait parfaire cette nouvelle connaissance. Si l’aller était une exploration, le retour est une assimilation, une intégration. Le processus d’apprentissage enseigné au labyrinthe à 3 circonvolutions est utilisé pour cette première partie du voyage retour. Ce processus est passif au voyage aller : on observe, on ressent, on découvre, on explore. Au centre, on comprend, notre esprit met de l’ordre, de la logique, des mots, on émet une hypothèse. Puis le processus devient actif : au voyage retour, volontairement nous remettons sur le banc d’essais la nouvelle connaissance et nous testons si l’hypothèse résiste à l’épreuve des faits, ce qui nous permet de parfaire l’hypothèse en thèse. C’est le sens du changement de rotation entre la 4ème et la 5ème circonvolution : la critique, le test, la remise en question. Nous revisitons chacune des circonvolutions à la lumière de ce que nous avons découvert au Centre. Nous rendons la connaissance robuste et forte.
Et nous voici à la fin de la 4ème circonvolution. Prêt pour le grand saut dans la matière. La Chute des Anges. Après avoir chargé notre être des apports et bienfaits du monde de l’Esprit nous allons en enrichir notre expérience terrestre. Il y a certainement un lien essentiel entre la 4ème et la 1ère circonvolution, une correspondance.
Si la 1ère circonvolution représente une valeur, par exemple le corps, dans un monde ou un système, la 4ème représente la même chose dans l’autre monde ou système. C’est ce qui permet d’aller d’un monde à l’autre, d’un système à un autre, d’une dimension à l’autre. Redescendu dans le monde du labyrinthe à 3 circonvolutions, le labyrinthe à 5 circonvolutions nous fait parcourir les circonvolutions dans un ordre progressif positif : 1 – 2- 3. Si on reprend le processus d’apprentissage, cette progression correspond à une attitude passive et réceptive. En effet, nous revenons avec une nouvelle connaissance et ici il s’agit d’explorer ce qui change dans un monde que l’on connaît déjà bien. L’exploration s’effectue du plus évident (circonvolution 1) au plus subtil, le plus délicat, (circonvolution 3), en passant toujours par une étape de critique, de test (circonvolution 2). Là encore, ce labyrinthe nous déroute par ce paradoxe du mouvement : nous nous acheminons vers la sortie mais nous nous rapprochons du Centre… Comme une dernière inspiration ou influence du Centre avant de sortir.
Nous allons de ce fait découvrir un monde que nous connaissons bien, que nous pensions bien connaître, avec de nouveaux yeux, de nouvelles conceptions, de nouvelles grilles de lecture. Ce monde est à redécouvrir. Nous voici revenus devant le labyrinthe à 3 circonvolutions. Cette structure du labyrinthe à 5 circonvolutions nous enseigne ici, que nous serons toujours d’éternels apprentis… Chaque fois que nous aurons appris une nouvelle chose, une nouvelle technique, un nouveau matériau, un nouvel outil, il faudra remettre l’ouvrage sur le métier… Le voyage n’est jamais fini. Toujours recommencé. Ce que nous avons appris dans l’autre monde il faut en nourrir chaque couche de notre être : le corps, l’esprit et l’âme… Une fois que nous en avons transformé en profondeur notre être, nous sommes prêts à revenir dans le monde réel, dans notre quotidien. Le labyrinthe à 5 circonvolutions nous permet alors par un couloir de passer de la 3ème circonvolution à la sortie.
Pour le labyrinthe à 3 circonvolutions nous avions vu que le labyrinthe existe grâce à un point particulier qui joint les 2 serpentins qui forment les parois du chemin, un serpentin pour le côté droit et l’autre pour le côté gauche. Il en est de même pour ce labyrinthe à 5 circonvolutions, il est le mariage entre 2 serpentins. Il fonctionne lui aussi comme le Tao : l’union du Yin et du Yang et les 2 valeurs complémentaires et opposés forment une 3ème valeur transcendante. Le labyrinthe à 5 circonvolutions est lui aussi structuré avec un serpentin masculin et un serpentin féminin qui s’unissent.
Dans le labyrinthe à 3 circonvolutions nous avions vu que sans ce point d’union il n’y a plus de labyrinthe car un couloir s’ouvrait permettant d’aller de l’entrée au Centre. De sorte que le labyrinthe est une voie initiatique pour atteindre le centre dont la voie directe est fermée par ce point. Ce couloir, nous sommes capable de l’emprunter partiellement dans le labyrinthe à 5 circonvolutions, en 2 étapes : de l’entrée à la 3ème circonvolution et de la 1ère circonvolution à la 4ème. Avec l’enseignement du labyrinthe à 3 circonvolutions nous sommes donc capables de faire des bonds de 3 circonvolutions et d’emprunter partiellement ce couloir direct qui nous était interdit au labyrinthe à 3 circonvolutions. Ce qui corrobore la valeur initiatique des labyrinthes. Une partie du couloir ne nous est toujours pas accessible…
Selon ma thèse, les labyrinthes forment une voie initiatique. Dans le premier article, nous avons vu que la géométrie permettait de le penser. Qu’une cohérence initiatique pouvait être considérée entre le labyrinthe à 3 circonvolutions et celui à 5 circonvolutions. Maintenant que nous avons parcouru et interprété ce labyrinthe à 5 circonvolutions, nous pouvons confirmer cette cohérence. Nous apprenons quelque chose de nouveau mais en rapport avec ce qui avait été appris.
Le labyrinthe à 3 circonvolutions présente une progression linéaire positive, il nous enseigne à aller en profondeur, par étape successive. La seule difficulté et originalité qu’il nous fait appréhender, c’est le méandre, le changement de sens de rotation à la 2eme circonvolution. Ce changement de rythme qui préfigure la frontière entre la 3eme et la 4eme circonvolution du labyrinthe à 5 circonvolutions. Le labyrinthe à 5 circonvolutions nous fait appréhender plusieurs nouveaux éléments des labyrinthes : les grands sauts, une division interne en 2 mondes et les progressions différentes (voyage aller : progression décroissante 3-2-1 puis croissante 4-5-Centre et voyage retour : progression décroissante Centre-5-4 puis croissante 1-2-3). C’est le 1er labyrinthe où on expérimente l’éloignement du centre alors qu’on se dirige vers lui (3-2-1), ce qui est une première épreuve pour l’égo qui prépare bien son dépassement.
Fort de cette expérience du labyrinthe à 5 circonvolutions, nous regardons le labyrinthe à 3 circonvolutions différemment. Nous comprenons que le labyrinthe à 3 circonvolutions nous fait travailler l’égo, le soufre, l’élan vital, ce qu’il y a de singulier en nous. Et que le labyrinthe à 5 circonvolutions nous fait travailler, lui, la transcendance, le mercure, ce qu’il y a d’universel en nous. De ce point de vue, nous sommes bien dans une progression initiatique. Si la devise du labyrinthe à 3 circonvolutions est « Connais-toi, toi-même », celle du labyrinthe à 5 circonvolutions pourrait être le « NON SIC IMPII » inscrit sur la frise de l’entablement de la porte de la Chapelle du Château de Goutelas, qui fait écho à « NUL N’ENTRE ICI S’IL N’EST GEOMETRE » inscrit à l’entrée de l’académie de Platon, portant l’idée que pour entrer dans ce labyrinthe, il faut consentir à un abandon, une transcendance… On pourrait inventer un « NUL N’ENTRE DANS LE LABYRINTHE 5, S’IL N’EST INITIE AU 3 ».
Logiquement, pour le labyrinthe à 7 circonvolutions nous devrions trouver un labyrinthe qui correspond au sel… à suivre…
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Après vous avoir présenté le labyrinthe à 3 circonvolutions, labyrinthe le plus simple, voici la suite de la série : le labyrinthe à 5 circonvolutions.
Petit rappel : un labyrinthe n’est pas une forme où on se perd mais au contraire on s’y trouve. Le mouvement à l’intérieur du labyrinthe va de l’extérieur vers le centre (l’aller) et du centre vers l’extérieur (le retour). La progression à l’intérieur du labyrinthe s’effectue en passant d’une circonvolution à une autre. Le labyrinthe sert ainsi à passer d’un monde à l’autre en traversant toutes les circonvolutions qui servent de sas.
Ma thèse, c’est que les labyrinthes font partie des formes géométriques sacrées et sont des outils initiatiques ou du moins nous pouvons nous en servir comme tel. Tout dépend si le sens et la progression que nous leur accordons sont stables, robustes, logiques, profitables, fertiles…
Tout d’abord, il y a un parallélisme entre l’évolution des labyrinthes (3 circonvolutions, 5, 7, …) avec l’évolution initiatique que l’on peut retrouver par exemple en Franc-Maçonnerie ou dans le compagnonnage : le grade d’apprenti est associé au nombre 3, le grade de compagnon est associé au nombre 5 et le grade de maître au nombre 7.
De la même manière, les labyrinthes progressent dans cet ordre quand ils sont dessinés à partir de la croix qui sert de matrice.
Reprenons donc cette croix et voyons comment se dessine le labyrinthe suivant.
Si nous ajoutons une équerre, le labyrinthe ne fonctionne pas : la forme obtenue n’est pas un labyrinthe.
Essayons avec 2 équerres et plaçons-les en haut :
La forme obtenue crée bien un chemin qui va de l’extérieur vers l’intérieur sans discontinuer, c’est un labyrinthe comportant 5 circonvolutions.
Essayons maintenant avec 2 équerres en bas de la forme de base :
La forme obtenue est là encore un labyrinthe à 5 circonvolutions mais de progression interne différente.
Continuons notre test et ajoutons 2 équerres sur un côté :
La forme obtenue n’est pas un labyrinthe.
Pour finir d’exploiter les possibilités, essayons le tracé obtenu en partant de la croix de base avec 2 équerres en opposition.
La forme obtenue n’est encore pas un labyrinthe.
Pour former un labyrinthe à 5 circonvolutions, les seules combinaisons possibles sont la croix de base avec 2 équerres en haut ou en bas.
Intéressons-nous maintenant aux 2 labyrinthes obtenus avec ces combinaisons :
Avec les équerres en haut nous obtenons la progression suivante : 1, 2, 5, 4, 3 ; Centre, 3, 4, 5, 2, 1. Cette progression ne présente pas d’intérêt particulier pour l’initiation. Nous ne retrouvons pas l’enseignement acquis avec le labyrinthe à 3 circonvolutions, nous ne pouvons donc pas établir une continuité initiatique entre ce labyrinthe et le labyrinthe à 3 circonvolutions.
Avec les équerres en bas nous obtenons la progression interne suivante : 3, 2, 1, 4, 5, centre, 5, 4, 1, 2, 3. Dans cette progression, nous retrouvons l’ensemble 1, 2, 3 du labyrinthe à 3 circonvolutions. Si le labyrinthe à 3 circonvolutions correspond au grade d’apprenti et que le labyrinthe à 5 circonvolution correspond au grade de compagnon, nous ne pouvons que constater que cette forme propose de revisiter le grade d’apprenti. Ce labyrinthe commence même par la dernière séquence du labyrinthe à 3 circonvolutions, la continuité est donc établie entre les 2 labyrinthes. Le labyrinthe au grade d’apprenti nous apprend à aller au 3, en passant par le 1 et le 2 et ce labyrinthe au grade de compagnon commence par le 3, c’est-à-dire par la connaissance acquise au grade précédent.
Le voyage aller dans ce labyrinthe à 5 circonvolutions débute donc en reprenant le voyage retour du labyrinthe à 3 circonvolutions (3, 2, 1). La progression est linéaire (les chiffres se suivent) et négative (les chiffres décroissent). Ensuite le labyrinthe 5 nous propose une progression linéaire et positive après un grand bond 1,4, pour faire 4, 5, Centre.
Ce grand bond se retrouve aussi dans les traditions initiatiques maçonniques ou compagnonniques : le pas de côté, le voyage, le Tour de France des Compagnons, … L’aspect initiatique de ce labyrinthe à 5 circonvolutions se confirme encore ici : continuité avec le labyrinthe « apprenti », pas de côté, et progression linéaire positive vers apprendre quelque chose de nouveau.
Le voyage retour Centre, 5, 4, 1, 2, 3 commence par un parcours dans les nouvelles circonvolutions 4 et 5, cette fois avec l’apport de la connaissance du grade de compagnon découverte au voyage aller et acquise au Centre. Dans la même logique que la progression dans le labyrinthe 3 : on apprend lors de la progression linéaire positive, on intègre au centre la connaissance, on applique la connaissance lors de la progression linéaire négative.
Puis le voyage retour continue en nous faisant parcourir les 3 circonvolutions du grade d’apprenti selon la progression linéaire croissante : 1, 2, 3 après le grand saut ou pas de côté 4, 1.
Ainsi, il nous invite à revisiter l’expérience au grade d’apprenti mais cette fois à la lumière de la connaissance du compagnon. De cette façon, cette partie du voyage retour correspond à l’adage initiatique qui prévient l’initié qu’il est toujours un éternel apprenti. Là encore, ce labyrinthe à 5 circonvolution montre son intérêt initiatique.
Cette forme (en démarrant avec les équerres en bas) de labyrinthe à 5 circonvolutions possède donc un intérêt initiatique à mes yeux :
Continuité avec le labyrinthe au grade d’apprenti par la reprise de son voyage retour en progression linéaire négative 3-2-1
Pas de côté ou grand saut initiatique 1-4
Nouvelle découverte par progression linéaire positive 4-5-Centre
Formalisation et intégration de la connaissance au Centre
Approfondissement et mise en pratique de la nouvelle connaissance par progression linéaire négative Centre-5-4
Pas de côté / grand saut initiatique 4-1
Réitération de la découverte de l’apprenti avec l’éclairage du compagnon par progression linéaire positive 1-2-3
Ce labyrinthe nous fait donc entrer et sortir à la 3ème circonvolution du grade d’apprenti. Il nous renvoie dans le monde comme apprenti accompli.
Maintenant que nous avons fondé l’intérêt initiatique de cette forme de labyrinthe à 5 circonvolutions avec les équerres sur la moitié basse de la croix de base, nous allons chercher ce que peut être son enseignement.
A suivre…
Suite de l’article : Symbole et valeur initiatique du labyrinthe à 5 circonvolutions
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Cette maxime, nous la connaissons tous. Elle était gravée non pas sur le fronton du temple d’Apollon à Delphes mais sur les murs du pronaos du Trésor des Athéniens, sorte de mini-temple offert par les Athéniens sur la voie sacrée qui mène au temple d’Apollon.
« Connais-toi, toi
même » est au commencement de tout parcours initiatique
formulée d’une manière ou d’une autre. C’en est même l’alpha et
l’oméga, le but et le chemin, la fin et le moyen.
Cette injonction est
commune à tous les chemins qui réellement à élever les humains
dans leur humanité.
Que veut-elle dire ? Quelle consistance lui donner ?
Je me connais, je sais où
j’habite, comment je m’appelle, qui sont mes parents, ma famille, mon
histoire, mon origine, mes joies, mes peines, mes désirs, mes
frustrations, mes espérances, mes idéaux…
Est-ce bien de cela dont
il s’agit ?
En partie, mais pas en totalité car pour cela il n’est pas nécessaire d’emprunter un Chemin particulier ou choisir la stimulation d’une école ou d’une tradition comme la franc-maçonnerie ou l’alchimie.
Il s’agit de cela mais
pas que. Pour se connaître soi-même, il faut apprendre à
s’observer. Pour s’observer il faut se détacher, prendre du recul.
Arriver à être à la fois le sujet observateur et l’objet observé.
D’abord le faire hors de l’action, après coup, dans le silence et le
secret de l’intimité.
Jusqu’ici, rien de
nouveau, c’est assez évident.
Il nous faut aussi une
grille d’observation. La science peut nous en fournir. Je suis un
humain donc les lois qui me gouvernent sont propres aux humains dont
certaines sont communes avec les animaux et plus largement avec tous
les être vivants. Il me faut donc étudier l’humain, les animaux,
les être vivants et voir comment cette science se manifeste en moi.
Par exemple si on considère que les humains oscillent entre 4
grandes émotions Joie, Peur, Tristesse, Colère, l’introspection me
sert à prendre conscience ce qui déclenche chaque émotion dans ma
vie.
Nous ne pourrons
évidemment pas collecter toutes les sciences et en comprendre toutes
les subtilités, surtout quand nous ne sommes pas nous même
scientifiques mais se connaître soi même passe par chercher à
comprendre les fonctionnements de l’humain et les observer en nous
pour mieux nous comprendre en tant qu’être vivant, animal, sapiens
sapiens.
Ce n’est pas encore cela
que nous trouvons sur un chemin initiatique malgré la nécessité de
ce travail de se penser et s’observer comme un spécimen particulier
des êtres vivants, animaux, sapiens sapiens.
Ce qui fait l’expérience
initiatique c’est la découverte de soi.
Si la conscience de nos
goûts et dégoûts, nos intérêts et nos défaveurs, dénis et
refoulements, désirs et frustrations nous fait découvrir notre moi
qui s’incarne dans la vie matérielle ce n’est pas dans cette vie là
que nous ferons l’expérience du soi.
« Connais-toi,
toi-même » parle de « toi ». C’est une injonction
que l’on reçoit en tant qu’individualité. Le « toi »
s’adresse au moi et au soi, de mon point de vue. Et aussi au « ça »,
c’est à dire à notre essence : une être vivant, un animal, un
sapiens sapiens.
Il nous reste le soi.
Je le comprends comme
faire l’expérience intime et secrète de la singularité et de
l’unicité de la vie qui m’anime, moi et pas un autre, ici et pas
ailleurs, maintenant et pas en un autre temps. Cette expérience se
détache du vécu, de la vie matérielle, des soucis ou des joies.
C’est sonder cette vie qui m’est donnée et qui m’anime. Connaître
ce soi, unique et singulier par essence. Alors que le moi tire sa
singularité et son unicité de son existence, c’est à dire de
l’expérience matérielle : les confrontations dans le réel ;
le hasard des connexions neuronales qui me font réagir aux stimuli
d’une manière plutôt que d’une autre ; les réflexes ;
les émotions et les comportements.
Le Soi existe quoiqu’il
arrive et n’est pas soumis aux influences extérieures. Il n’a pas
d’histoire. Nous en prenons conscience quand nous nous remémorons à
nous-même, quand nous tentons de saisir en nous l’instant présent,
quand nous nous observons vivre, être de la matière animée… Si
le Moi évolue, le Soi est immuable.
« Connais-toi,
toi-même » est un chemin où la connaissance du moi, du ça et
du soi sont chacune nécessaires. Aucune n’est suffisante. Aucune
n’est plus importante ou plus noble que les 2 autres. Pour se
connaître, il est important de réaliser ces 3 travaux sur notre
« toi », travail sur le moi, travail sur le ça et
travail sur le soi. Rien de trop, ces travaux doivent être
équilibrés.
La quête est déjà en
soi infinie mais les perspectives ne s’arrêtent pas là, la maxime
continue ; « Connais-toi, toi-même et tu connaîtras le
Monde et les Dieux ». Je vous laisse méditer là-dessus.
Je crois que si Dieu existe il ne peut être qu’amour. S’il est présenté comme autre chose, c’est une invention, une subversion, une imposture, une manipulation. Si bien que je n’accepte que ce que ma conscience considère comme acceptable. Une connaissance acceptée sans comprendre est un dogme, ce n’est pas une connaissance. N’allez pas plus loin que ce que peut votre conscience. A chaque jour suffit sa peine.
Je crois que comme Dieu n’est qu’Amour, il nous a fait libre, à nous de devenir conscient et responsable, attributs divins. Puisqu’il est amour, Dieu ne peut rien nous imposer par la Force, il s’offre, il est comme les petits. Puisqu’il est ainsi, il est protégé et ne se révèle qu’à ceux qui se reconnaissent dans le Sermont de la Montagne. Il n’est pas non plus vengeur, colérique, autoritaire… Il est juste le Créateur, principe, Etre ou énergie, son nom est imprononçable car Il est insaisissable… Si nous connaissons des déboires, ce n’est pas Lui mais les conséquences de nos actes déséquilibrés, individuels ou collectifs, qui en sont responsables.
Je crois que Jésus est l’Arbre de Vie et que par lui nous devons réaliser le Grand Oeuvre. Il a trouvé le Chemin pour aller de l’Esprit à la Matière et de la Matière à l’Esprit. Il est venu nous initier aux techniques, à nous de bâtir. Il est le Maître, nous sommes les Compagnons et Apprentis. Je crois que son enseignement n’est révélé dans la Bible que par une lecture à l’aide de la Clé « Aime ton Prochain comme toi-même ».
Je crois que le Grand Oeuvre, ou Règne de Dieu, est l’Amour Inconditionnel, la vie en esprit, conscient et responsable globalement et totalement. Le Grand Oeuvre est à réaliser en nous même et dans le Monde. Le Règne de Dieu est aujourd’hui en chacun si nous le voulons et il sera demain dans le Monde quand nous serons suffisamment.
Je crois que Dieu est partout dans la Création. Pour progresser vers Lui, il faut réunir ce qui est épars. Ce qui suppose coopérer avec le reste de la Création. Humain, animal, végétal, minéral, chacun a un talent confié par Dieu. Par ce talent nous parachevons l’Oeuvre de Dieu. L’Oeuvre n’est donc pas finie, elle sera parfaite quand elle se sera perfectionnée elle-même. Voici le plan de Dieu : Il laisse son Oeuvre libre et responsable d’elle-même et doit accéder à son parachèvement par ses propres moyens et les enseignements divins.
Je crois que les Eglises ont oublié qu’elle devait initier ceux qui veulent connaître (voir arcane 5 du tarot, celui qui lève la tête et les bras est ignoré alors que celui qui baisse la tête en prière est préféré). Ceux qui veulent se mettre en recherche doivent alors se constituer en loge, loin des apparats, de l’obéissance, de l’autorité, des hiérarchies, du bruits et de l’agitation. Dans le secret et la discrétion.
L’évangile de Jean se distingue des 3 autres évangiles par sa composition, son ordre, son style et ses sources. Il est considéré comme symbolique. Je présente mon travail spéculatif sur cet évangile particulier.
Ce passage appartient à la réponse de Jésus aux juifs offusqués du fait que Jésus non seulement n’observe pas le Sabbat mais en plus se prend pour le fils de Dieu… Blasphème !
Jésus parle ici de sa relation avec Jean. L’ordonnancement des pouvoirs et des accomplissements entre eux. Jean a rendu témoignage à Jésus. Jean est la lampe allumée qui attire ceux qui la voient. On est toujours initié par un maître, quelqu’un de plus éclairé. Jean brille, il est capable d’initier, c’est un maître. Il est capable de donner du sens, d’extraire les esprits de la cage matérielle dans laquelle ils sont prisonniers.
Mais Jésus annonce qu’il n’a pas besoin qu’un autre homme lui rendent témoignage car ce qui lui rend témoignage, ce sont ses œuvres, celles de son Père-Dieu à travers Lui.
Mais il met en garde, il leur dit : « Vous ne pouvez pas voir ces témoignages de Dieu ». Ils sont hors de portée, hors de vision, hors d’audition, … Ce n’est donc pas avec les sens matériels que nous pouvons prendre conscience du témoignage que Dieu-le-Père fait à Dieu-le-Fils.
Il continue en critiquant la référence fondamentaliste aux Ecritures. « Vous scrutez les Ecritures parce que vous pensez acquérir par elles la vie éternelle ». Là, il ne s’attaque pas aux Ecritures en elles-même mais à la façon dont on les aborde, dont on les utilise. Il leur dit qu’ils ont beau les étudier, ils ne comprennent pas ce qu’elles contiennent puisqu’elles lui rendent témoignage et qu’ils sont incapables de le comprendre. Il y a donc une façon d’étudier, de comprendre les Ecritures. Après le sens, Jésus s’attaque à l’intellect. Ce n’est pas avec l’intellect pur qu’on comprend Dieu.
Jésus marque ensuite sa différence ou veut nous parler encore de la différence entre le monde spirituel et le monde matériel : « La gloire, je ne la tiens pas des hommes ». Ce n’est donc pas une gloire de même nature que celle dont les « grands hommes » jouissent auprès des autres hommes. C’est une gloire intime et secrète pour le monde matériel et peut-être splendide et magnifique dans le monde spirituel. Mais les insensibles au monde spirituel ne peuvent voir cette gloire de Dieu-le-Fils.
Et là vient une sentence : » Mais je vous connais, vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu ». Voila la clé. Voila ce qu’il faut pour comprendre les Ecritures, pour être conscient du sens des œuvres de Jésus, pour être sensible à sa Gloire qui appartient à un autre monde. L’Amour de Dieu est la porte d’accès, le lien, le pont, le code de déchiffrage.
Reste à savoir s’il s’agit de l’Amour qui appartient à Dieu (le divin amour) et qui serait en nous ou si c’est l’amour que nous portons à Dieu. Pour ma part, je crois que c’est la première assertion : l’Amour qui appartient à Dieu. Cet Amour n’est pas seulement sentiment mais énergie, philosophie, système.
C’est en chaussant les lunettes de l’Amour que l’on comprend le sens des Ecritures et que nous pouvons en extraire des enseignements utiles et déterminants pour notre développement spirituels. Et aussi pour en séparer ce qui relève de la superstition, de l’oppression intellectuelle ou de la religiosité obscurantiste.
Dans la fin du passage, Jésus illustre encore cette thèse : il faut quitter le monde matériel et ses règles, ses usages, ses coutumes, quitter sa zone de confort dirait-on aujourd’hui, changer ses bases de compréhension, sa grille d’analyse pour toucher du monde spirituel. Il faut quitter l’état de machine qui suit des préceptes, des règles, des coutumes pour laisser vibrer les Ecritures en soi et découvrir en quoi elles nous apprennent à aimer plus juste et plus fort. En comprenant les Ecritures par l’Amour, en prodiguant cet Amour, c’est ainsi qu’on rend témoignage au Fils et au Père/
Après un passage comme celui-là on peut être amener à se demander « Et s’il revenait aujourd’hui, est ce que la même situation pourrait avoir lieu ? ». Malheureusement, je crois que oui, tant nombre de chrétiens lisent et comprennent les Ecritures avec leurs sens et leur intellect mais pas avec l’Amour de Dieu. Pour être conscient de cet Amour de Dieu, il faut un travail personnel et intime. La religion ne permet pas cela, elle peut même le combattre car il libère.